Alexandra Kollontaï, féministe passionnée

Alexandra Kollontaï, féministe passionnée

Alexandra Kollontaï, la première femme officiellement ambassadrice

Les vives tensions qui ont opposé la Russie devenue bolchevique et le monde occidental dit « libre » se sont cristallisées pendant la période de la guerre froide qui a suivi la fin de la WWII. Cette épisode a été particulièrement caractérisé aux USA par le rejet de la doctrine communiste, des valeurs slaves et par la chasse aux sorcières idéologique pendant la tristement célèbre politique américaine de délation et de persécution du maccarthysme. La peur du communisme totalitaire a littéralement terrorisé les États démocratiques au point de nier tous les points positifs de ce que pouvait comporter ce régime de l’URSS et même de les dissimuler aux yeux de leur population = pour être efficace, la propagande a besoin de n’exposer que des horreurs sous peine de ne pas provoquer suffisamment de rejet, voire même de risquer de créer intérêt ou sympathie a son égard.

C’est, je pense, une des raisons qui ont fait qu’Aleksandra Kollontaï soit tombée dans l’oubli de la postérité alors que son rôle et son impact sur la société ont fait d’elle une précurseuse dans le domaine de la défense du féminisme et de l’avancée de la condition féminine dès le début du XX° siècle.
C’est la raison pour laquelle je dédie cet article à ma fille Camille à qui cette cause du militantisme féministe tient particulièrement à cœur.

Александра Михайловна Коллонтай

Dans le domaine du féminisme la Russie tient deux records. C’est une Russe, Sophie Kovalevski, qui a été la première femme professeur d’université et c’est une Russe encore, Alexandra Kollontaï, qui a pour la première fois gravi les degrés de la carrière diplomatique pour devenir ambassadrice.

Par une curieuse coïncidence c’est à Stockholm que l’une et l’autre exercèrent leurs talents. Sophie Kovalevski fut chargée de la chaire de mathématiques à l’université de la capitale suédoise en 1884. Quant à Alexandra Kollontaï, elle fut appelée à représenter l’U.R.S.S. en Suède en 1930.

alexandra-kollontai-mon-carre-de-sableC’est dans une famille aristocratique de la noblesse terrienne que naquit en 1872 à Saint-Pétersbourg la femme qui devait devenir un des artisans de la révolution russe et collaborer avec Lénine contre le régime autocratique des tsars. Elle était la fille du général Michel Domoutovitch. Comme beaucoup d’autres personnes de son rang elle se passionna de bonne heure pour les idées nouvelles et adhéra au mouvement socialiste.

Son père, qui ne prenait pas au sérieux la rébellion de sa fille contre l’ordre établi, pensa calmer ses ardeurs révolutionnaires en la mariant à seize ans avec son cousin, le colonel Kollontaï. Mais cette union ne fut pas heureuse, Aleksandra se sépare de son mari, milite dans les associations de secours mutuel, oscillant après 1903 entre les bolcheviks, dont elle est proche jusqu’en 1906, et les mencheviks, dont elle fait partie jusqu’en 1915, surveillée par la police impériale pour ses attaques contre la politique tsariste en Finlande, elle est inculpée pour son militantisme en 1908, elle doit prendre le chemin de l’exil. Alexandra quitte alors la Russie pour aller faire ses études de sciences économiques et sociales à Zurich et en Angleterre. À son retour en Russie 9 ans plus tard et la révolution bolchevique ayant installé Joseph Staline au pouvoir, elle collabore aux publications social-démocrates, elle contribue également à organiser les ouvrières russes et participe à l’activité du mouvement international des femmes socialistes.

Ainsi commença pour elle une vie mouvementée, qui la mena aux États-Unis et en Europe. On la vit à Genève, à Lausanne, à Paris. Elle fit des conférences à Bologne en 1911, s’intéressa à la vie pénible des mineurs du Borinage en 1912, se rendit aux États-Unis en 1916. Elle se trouvait en Norvège quand lui parvinrent, en mars 1917, les nouvelles de la révolution russe. Après neuf ans d’exil elle regagna en hâte sa patrie, avec des centaines d’autres Russes qui avaient contribué comme elle à la chute de l’ancien régime.

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alexandra-kollontai6-mon-carre-de-sableC’est La Famille et l’Etat communiste » (1922), « Les Amours des abeilles travailleuses » (1925), le Chemin de l’amour (recueil de nouvelles, 1925), Amour libre (1932), la Femme nouvelle et la Classe ouvrière (1932). Sa fugue en Crimée, en 1918, avec le marin de la Baltique Pavel Dybenko, provoque la protestation de plusieurs dirigeants communistes dont le puritanisme est aussi farouche que la foi révolutionnaire. Le cas est soumis au comité central du parti et, en dépit de la protection de Lénine, Alexandra Kollontaï est condamnée : pendant cinq ans elle doit s’abstenir de toute activité politique. Elle médite alors sur sa vie tumultueuse et elle devient plus sage. En 1923 elle est réhabilitée. Se souvenant qu’elle avait acquis avant la révolution une grande expérience des milieux scandinaves et qu’elle y connaissait le personnel politique, le parti l’envoie comme ministre plénipotentiaire en Norvège. Cette nomination soulève un vif enthousiasme parmi les champions du féminisme international. Puis on l’envoie au Mexique durant un an (1926), où sa présence n’est pas du goût des milieux officiels, et elle retourne en Norvège, où elle demeure de 1927 à 1930.

Ayant commencé sa carrière diplomatique après avoir dépassé la cinquantaine, Alexandra Kollontaï, qui a définitivement discipliné sa nature passionnée et renoncé à l’extrémisme, fait preuve dans ses nouvelles fonctions d’éminentes qualités. Elle a l’avantage de parler couramment plusieurs langues, dont le français, l’allemand et l’anglais, et elle met sa vive intelligence au service de son pays, qui, avec Gueorgui Tchitcherine et Maxime Litvinov aux affaires étrangères, voit grandir rapidement son prestige international.

Elle est enfin nommée ministre en Suède le 30 octobre 1930, dans ce pays nordique où elle avait fait de la prison seize ans plus tôt. Elle est alors âgée de cinquante-huit ans. Rapidement elle sait s’imposer et gagner l’estime du gouvernement suédois. L’éclatement de la seconde guerre mondiale en 1939, et surtout la guerre soviéto-finnoise, mettent Mme Kollontaï à l’épreuve, car Stockholm est à l’un des points névralgiques de l’Europe. Elle est un des principaux artisans de la paix entre l’U.R.S.S. et la Finlande (traité de Moscou du 12 mars 1940). Plusieurs fois les bruits de tentatives de négociations en vue d’une paix séparée entre l’Allemagne et l’U.R.S.S. concentrent l’attention des milieux internationaux sur son activité. En raison de la place importante prise par la Suède durant la guerre, la légation soviétique est élevée au rang d’ambassade en septembre 1943.

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alexandra-kollontai7-mon-carre-de-sableSa vie publique se termine en juillet 1945, après la victoire de l’U.R.S.S. sur l’Allemagne. Elle regagne Moscou, et elle occupe sa retraite à écrire ses Mémoires. En mars 1952 elle meurt, suivant de très peu dans la tombe son ancien « patron », Maxime Litvinov. Elle a atteint l’âge de quatre-vingts ans : vieillesse sereine après une jeunesse orageuse. Après avoir été exposée dans la salle des conférences du ministère des affaires étrangères, sa dépouille a été inhumée au couvent célèbre de Novodievitchi de Moscou, dans le cimetière réservé aux personnalités importantes du régime communiste.

 

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Le célèbre couvent de Novodevichy de Moscou.
Lieu de sépulture d’Aleksandra Kollontaï

D’après un article d’Alain Pierre du site « Monde diplomatique » 

 

 

 

 

La folie de Virginia Woolf

La folie de Virginia Woolf

La tragique histoire de Virginia Woolf, morte pour ne pas devenir folle

Qui es-tu, Virginia Woolf ?

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Ses livres ont marqué le début du XXe siècle et continuent à influencer la culture d’aujourd’hui, près d’un siècle après leur écriture. Virginia Woolf est propulsée sur le devant de la scène avec son roman Mrs Dalloway, paru en 1925, dans lequel le lecteur suit une unique journée de Clarissa Dalloway, femme du monde d’une cinquantaine d’années. Sous son apparente légèreté, le livre nous délivre une dissection sans concession de la société londonienne des années 20 et la complexité des sentiments humains.folie-virginia-woolf-livre0-mon-carre-de-sable

Amour et mort s’entremêlent tout au long du roman : le cœur de Clarissa est déchiré entre son actuel mari et son amour de jeunesse qu’elle a éconduit, mais, au fond, qu’elle aime encore. Quant à la mort, elle est omniprésente dans le livre, à travers les pensées suicidaires de l’héroïne et de Septimus Warren Smith, un personnage qui gravite autour d’elle, vétéran de la Première Guerre mondiale à l’esprit perturbé.

À partir de la publication de ce roman, Virginia, femme de lettres à l’esprit rebelle, jouit d’une grande popularité en Angleterre. Au début du printemps 1941, pourtant, elle se remplit les poches de cailloux et entre dans une rivière. Son corps sans vie sera retrouvé sur le rivage trois semaines plus tard…

Comment en est-on arrivé là ? “Je ne veux pas devenir folle” a-t-elle écrit sur la lettre d’adieu adressée à son mari… Au fond, derrière le récit de la mort de Virginia Woolf, il y a l’histoire poignante d’une femme qui a combattu la maladie mentale durant toute sa vie

Retour sur le parcours chaotique de cette femme hors du commun.

Virginia Woolf, de brillante étudiante à femme de lettres

Virginia Woolf naît le 25 janvier 1882 dans une famille appartenant aux hautes sphères culturelles londoniennes. Elle est élevée au milieu de livres et de discussions littéraires…

Mais en 1895, à 13 ans, elle perd sa mère, puis sa sœur deux ans plus tard. Déjà, la jeune fille plonge dans un profond état dépressif. En 1904, à la mort de son père, la souffrance de Virginia est telle qu’elle doit faire un séjour en hôpital psychiatrique.

Mais cette succession de drames ne l’empêche pas de mener de brillantes études. La voilà qui rejoint bientôt le département des femmes du King’s College London, une des plus anciennes et des plus riches universités anglaises !

Son diplôme en poche, elle rejoint un cercle d’artistes et d’intellectuels connu sous le nom de Bloomsbury Group. Elle y rencontre son mari, l’essayiste politique Leonard Woolf. En 1912, Virginia a 30 ans quand elle épouse Leonard… Elle ne cache pourtant pas sa bisexualité, au risque de choquer l’opinion publique ! Sa liaison avec la romancière Vita Sackville-West, alors que Virginia et Vita sont toutes les deux mariées, ne manque pas de défrayer la chronique. Les deux femmes continueront pourtant à se fréquenter pendant près d’une décennie, sans que cela ne semble chagriner leur mari respectif.

Virginia Woolf, une femme libre

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L’écrivaine fait de son orientation sexuelle un combat littéraire. En 1917, les Woolfe fondent leur propre maison d’éditions ce qui leur permet de publier leursfolie-virginia-woolf-livre3-mon-carre-de-sable propres livres. Son premier roman,folie-virginia-woolf-livre4-mon-carre-de-sable « La Traversée des apparences (The Voyage Out en VO) », dont un des thèmes est la passage de l’adolescence à l’âge adulte d’une jeune femme, passe plutôt inaperçu.

En fait, il faut attendre Mrs Dalloway (1925), son quatrième livre, pour que Virginia Woolf soit reconnue comme une brillante romancière. Elle profite alors de son succès pour publier d’autres romans et essais féministes (Une chambre à soi, 1929).

Son roman Orlando (1928) est particulièrement provocant : le héros y fait l’expérience du changement de sexe. Il s’endort homme et, à la suite d’un long sommeil d’une semaine, se réveille femme…Roman humoristique au grotesque assumé, il n’en reste pas moins une ode vibrante à la tolérance. Malgré le thème choquant pour l’époque (N’oublions pas qu’ Oscar Wilde fut condamné aux travaux forcés pour homosexualité 30 ans plus tôt…), l’œuvre de Virginia Woolfe reçoit un bon accueil de la part des critiques.

La femme fragile derrière le masque d’une femme libre

À la question : “comment qualifieriez-vous Virginia Woolf ?”, qu’auraient répondu des gens qui la connaissaient personnellement ? Certainement que Virginia est l’archétype de la femme libre qui se moque de l’opinion des autres et se bat pour ses convictions. Peut-être auraient-ils ajouté qu’elle est également une femme profondément malheureuse, en proie à des démons qui la tourmentent sans répit.

Cette dichotomie entre la femme qu’elle est réellement et le personnage public qu’elle incarne se retrouve d’ailleurs dans son roman le plus célèbre, Mrs Dalloway. Rares sont les écrivains à avoir mis autant d’eux-mêmes dans leurs romans.

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Quoi qu’il en soit, avec plusieurs tentatives de suicide au compteur, il est clair que Virginia Woolf ne se sentait pas tout à fait bien dans sa peau.

Qu’est-ce qui a motivé le suicide de Virginia Woolf?

Un jour, Virginia a déclaré : “Grandir, c’est perdre certaines illusions pour en acquérir d’autres.

Cette phrase résume à elle seule son parcours chaotique. Elle fut confrontée à son premier drame vers l’âge de 4 ou 5 ans… Dans un essai autobiographique écrit en 1939, A sketch of the past (jamais traduit en français semble-t-il), elle se livre sur les viols répétés qu’elle subit de la part de ses deux demi-frères George et Gerald Duckworth. Elle décrit d’ailleurs sans tabou une scène que ce dernier, alors âgé de 20 ans, lui fit subir :

Gérald me hisse sur une sorte de console et, pendant que je suis assise là, se met à explorer ma personne. Je peux me souvenir de la sensation de ses mains passant sous mes vêtements, descendant fermement et longuement de plus en plus bas. Je me souviens combien j’espérais qu’il s’arrête ; combien je me raidissais et me tortillais tandis que sa main s’approchait de mes parties intimes. Mais il ne s’arrêta pas.

A sketch of the past, Virginai Woolf, 1939

Plus tard, c’est George, son autre demi-frère, qui prit le relais. Sa douceur apparente, ses caresses pleines de tendresse (du moins, ainsi étaient-elles perçuesfolie-virginia-woolf-livre1-mon-carre-de-sable par les adultes aux alentours), cachaient les plus odieuses pensées. Et, lorsqu’ils n’étaient que tous les deux, la tendresse fraternelle se transformait en actes sexuels forcés.

Ces viols à répétition durèrent toute son enfance. Sa sœur Vanessa, semble-t-il, fit également les frais du comportement prédateur de George.

Certains psychanalystes – qui se croient certainement très intelligents – nous expliquent en long, en large et en travers (et sans la moindre preuve, évidemment) que ces viols n’ont jamais eu lieu, qu’ils étaient seulement un fantasme créé de toute pièce par Virginia elle-même. À ces gens-là, on a seulement envie de demander : “qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez vous ?”

Puis vint le décès de sa mère, quand Virginia n’était âgée que de 13 ans : elle eut alors sa première dépression. Deux ans plus tard, c’est sa demi-sœur Stella qui fut emportée dans la tombe. Et quelques années après, son père.

C’en était trop pour la pauvre jeune femme qui connut sa première hospitalisation, heureusement de courte durée. Dans ce contexte, sa rencontre avec son futur mari Leonard Woolf quelques années plus tard sonne comme une délivrance.

Mais on ne sort pas aussi facilement des affres de la dépression et des traumatismes. Sa vie fut ponctuée d’hallucinations, de périodes de folie et de tentatives de suicide. Différents traitements psychiatriques ont bien été tentés, en vain. Plusieurs dents lui furent même arrachées : dans les années 1920, une théorie médicale associait les troubles mentaux aux infections dentaires !

La lettre d’adieu de Virginia Woolf

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Le matin du 28 mars 1941, Leonard Woolf sentit que son épouse, âgée de 59 ans, n’était pas au mieux de sa forme. Après une courte conversation avec elle, il lui suggéra de retourner dans sa chambre pour se reposer, avant de sortir de la maison pour vaquer à ses occupations.

C’était la dernière fois que Leonard voyait sa femme en vie.

Lorsqu’il rentra chez lui quelques heures plus tard, il trouva une lettre bien en vue :

Mon chéri,

J’ai la certitude que je vais devenir folle à nouveau : je sens que nous ne pourrons pas supporter une nouvelle fois l’une de ces horribles périodes. Et je sens que je ne m’en remettrai pas cette fois-ci. Je commence à entendre des voix et je ne peux pas me concentrer.

Lettre d’adieu à son mari de Virginia

La lettre d’adieu de Virginia Woolf se poursuit :

Alors, je fais ce qui semble être la meilleure chose à faire. Tu m’as donné le plus grand bonheur possible. Tu as été pour moi ce que personne d’autre n’aurait pu être. Je ne crois pas que deux êtres eussent pu être plus heureux que nous jusqu’à l’arrivée de cette affreuse maladie. Je ne peux plus lutter davantage, je sais que je gâche ta vie, que sans moi tu pourrais travailler. Et tu travailleras, je le sais.

Vois-tu, je ne peux même pas écrire cette lettre correctement. Je ne peux pas lire. Ce que je veux dire, c’est que je te dois tout le bonheur de ma vie. Tu t’es montré d’une patience absolue avec moi et d’une incroyable bonté. Je tiens à dire cela — tout le monde le sait.

Si quelqu’un avait pu me sauver, cela aurait été toi. Je ne sais plus rien si ce n’est la certitude de ta bonté. Je ne peux pas continuer à gâcher ta vie plus longtemps. Je ne pense pas que deux personnes auraient pu être plus heureuses que nous l’avons été.

Lettre d’adieu à son mari de Virginia

Peut-on imaginer plus belles paroles d’amour ?

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Leonard courut aux abords de la maison pour retrouver son épouse et tenter d’empêcher l’inexorable. En vain. Au bord de la rivière à proximité de chez eux, il retrouva des traces de pas ainsi que la canne dont se servait son épouse pour marcher. Le courant avait déjà emporté son corps.

Il sera retrouvé trois semaines plus tard, échoué près de Southease, en Angleterre, les poches de ses vêtements gonflés de cailloux.

L’héritage littéraire de Virginia Woolf

folie-virginia-woolf-livre2-mon-carre-de-sableLes cendres de Virginia seront dispersées au pied d’un orme, dans le jardin de la maison du couple. Une stèle est installée en sa mémoire, sur laquelle est gravée une magnifique phrase tirée de son œuvre Les Vagues (1931, The Waves en VO), un livre traduit de l’anglais par Marguerite Yourcenar en personne :

Against you I will fling myself unvanquished and unyielding, O Death! 

Son héritage littéraire est inestimable. Nombre de ses romans sont devenus des classiques étudiés dans les plus prestigieuses universités. Quant à ses essais, ils sont encore brandis comme des armes dans la lutte pour l’égalité femmes-hommes.

Laissons-lui le dernier mot : “La beauté, c’est la bonté ; c’est la mer sur laquelle nous flottons.”

Repose en paix, Virginia.

Magnifique article de DJINNZZ · 5 JUIN 2019 sur le site #ETC

L’importance d’avoir peur

L’importance d’avoir peur

De l’importance d’avoir peur d’après le prix Nobel, la Polonaise Wisława Szymborska (1923 – 2012), sur les contes de fées, le rôle de la peur et sa nécessité dans le processus d’évolution de notre intelligence existentielle.

«Andersen a eu le courage d’écrire des histoires avec des fins malheureuses. Il ne croyait pas que vous deviez essayer d’être bon parce que cela paie… mais parce que le mal découle d’un retard intellectuel et émotionnel et est la seule forme de pauvreté qui devrait être évitée. »

Le conte de fée comme un révélateur émotionnel et un amplificateur synaptique

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Image de la pièce « J’ai peur quand la nuit sombre » : CRÉDIT PHOTO Édith Amsellem

Cette semaine, j’ai assisté à une représentation en plein air très intéressante : il s’agit d’une performance d’acteurs excellents qui s’exprimaient dans le cadre idyllique du site des Grottes de Saint-Cézaire, le spectacle s’est donné entre « chiens et loups » (!), à la brunante comme on dit au Québec.

Le spectacle revisite le conte du « Petit Chaperon rouge » et le recentre dans un univers contemporain s’articulant autour de trois générations de femmes et d’un Loup…

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Polyamour, une nouvelle philosophie conjugale ?

Polyamour, une nouvelle philosophie conjugale ?

Le polyamour, qu’est-ce que c’est ? Définition :

Le polyamour se définit comme « l’orientation relationnelle présumant qu’il est possible [et acceptable] d’aimer plusieurs personnes et de maintenir plusieurs relations amoureuses et sexuelles à la fois, avec le consentement des partenaires impliqués, […] et qu’il est souhaitable d’être ouvert et honnête à leur propos ».

Le polyamour, une alternative au schéma traditionnel du couple?

Pour la plupart des couples, la définition d’une «relation conjugale stable» est atteinte lorsque les conjoints parviennent à l’étape où l’exclusivité sexuelle s’installe au sein de leur relation, respectant ainsi un modèle communément basé sur la « fidélité » mutuelle.

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Les Hunzas ; un peuple stupéfiant !

Les Hunzas ; un peuple stupéfiant !

Les Hunzas, un peuple surprenant de longévité et de santé : il vivent jusqu’à 120 ans, les femmes accouchent jusqu’à 65 ans, ils n’ont pas de cancer !

La vallée où vit ce peuple privilégié est appelée à juste titre « La vallée des Immortels »

Les Hunzas, quel est leur secret de quasi immortalité ? Les membres du peuple Hunza sont toujours souriants, ils sont vifs et forts, ont une apparence physique si jeune que beaucoup de gens sont choqués lorsqu’ils connaissent leur âge. Les abricots constituent leur aliment de base, un peu comme l’était le maïs pour les peuples antiques d’Amérique du Sud. D’allure fière, ils sont grands, ont la peau claire et l’aspect physique des anciens Grecs.

Les Hunzas : Qui  sont-ils donc ?

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Marquise du Châtelet, une femme d’avant-garde

Marquise du Châtelet, une femme d’avant-garde

La Marquise du Châtelet, première femme scientifique, traductrice reconnue, savante autodidacte, brillante en société, universaliste à l’esprit libre, libertine notoire, elle fut la maîtresse de Voltaire durant 15 ans.

Femme extraordinaire pour son époque – le siècle des Lumières – qui a fait briller les hommes bien plus intensément que les femmes, elle représente toutefois une fameuse exception, sa vie est une épopée extraordinaire, je vous invite à la survoler !

Marquise du Châtelet, née Gabrielle Émilie le Tonnelier de Breteuil (1706 – 1749)

Marquise du Châtelet !… comment décrire cette femme exceptionnelle d’une manière simple et concise ? Aristocrate avant-gardiste, libertine, ce fut une mathématicienne très brillante, physicienne pointue, femme de lettres, traductrice de Newton…

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