Le pardon est la guérison du cœur
Pour arriver à guérir complètement de ses blessures émotives (qui sont à l’origine de nos maladies), il faut non seulement en prendre conscience mais aussi faire une démarche de pardon. Le vrai pardon n’est pas facile, il ne s’agit pas de dire « je te pardonne » pour être libéré. Le pardon est une démarche profonde qui s’inscrit dans un cheminement spirituel. Le pardon, c’est aussi la réconciliation, avec soi-même, avec ceux qui nous ont blessé, avec le monde.
Le pardon d’après Jacques salomé
Jacques Salomé (auteur de Contes à guérir, contes à grandir et de nombreux autres ouvrages) propose de trouver un objet qui symbolisera toutes les émotions négatives ressenties à cause d’une autre personne, puis de remettre cet objet à la personne concernée. Mais je dois dire que ce n’est pas évident à faire. Il est cependant très important d’arriver à se libérer, car le ressentiment, la colère et le désir de vengeance sont des émotions qui nous rongent et qui nous font grand tort, en plus de nous rendre malheureux.
Il existe de très beaux livres sur le pardon, et j’aimerais vous parler de l’un d’eux: Vers la lumière, le chemin du pardon, par Marie-Lou et Claude, aux éditions Médiaspaul. L’auteure a vécu des événements très éprouvants dans sa vie, et ce depuis sa naissance puisqu’elle fut abandonnée par sa mère quand elle était bébé. Elle parle de façon très touchante de sa démarche de pardon. Voici quelques extraits:
Le pardon d’après Marie-Lou et Claude
« D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours considéré le pardon comme une belle théorie. À mon avis, seules les âmes très avancées spirituellement pouvaient le pratiquer, car il faut beaucoup de bienveillance pour pardonner à quelqu’un ses fautes. » (…)
« J’ai entretenu longtemps de faux jugements sur le pardon. Les personnes qui considéraient cette démarche comme une sorte de baguette magique m’irritaient. Selon elles, en l’agitant, toute relation tendue se transformait en une merveilleuse histoire de réconciliation. Ce genre de miracle instantané ne me satisfaisait guère. De plus, je n’aimais pas remplir le rôle de justicière. Me servir de ce pouvoir pour juger et condamner les personnes fautives m’embarrassait. Je ne voulais pas m’attribuer le beau rôle, celui de libérer le coupable. » (…)
« Je rédigeai une liste exhaustive des personnes pour lesquelles j’éprouvais du ressentiment. Pendant plusieurs jours, le cœur serré, j’entrepris le nettoyage complet de mes relations passées. Quel dur coup pour mon amour-propre! Je n’étais pas aussi sincère et compatissante que je voulais bien le croire. Dans les coulisses de ma pensée, je me nourrissais de haines rebelles jusqu’à m’en rendre malade. Les rancœurs entretenues bloquaient mon énergie physique et me conduisaient tout droit vers la maladie. (…) Mes colères me donnaient mal au foie; mes manques d’amour me causaient des palpitations; mes peurs me portaient à l’embonpoint. Mon corps devenait l’héritier des basses vibrations que j’émettais à tout instant. Il traduisait son désaccord par la maladie et la souffrance. »
« Tout, dans mon corps, était inter-relié. chacune de mes cellules, ces milliards de petites étoiles baignant dans leur liquide, avait une fonction bien précise dans mon univers physique. Lorsque mon esprit s’imprégnait de pensées de haine et de ressentiment envers quelqu’un, un court-circuit se faisait dans le développement harmonieux de mon être. »
« Je réalisais aussi avec tristesse que, malgré l’explosion scientifique de ce siècle finissant (…) l’homme et la femme n’ont jamais changé fondamentalement. Les millions d’âmes peuplant la planète poursuivent leurs mouvements de guerre intérieure et s’enfoncent bien souvent dans la violence en détruisant le monde au lieu de l’édifier. Notre société est révoltée, inquiète et malade. Le pardon doit être plus qu’un outil passager. Il doit devenir un rendez-vous quotidien avec nous-même et les autres. Ce retour essentiel sur nos actions favorise le changement de nos pensées malsaines et agressives en des pensées de rapprochement et d’entente, de paix et d’harmonie. »
Le pardon nous évite de nous auto-victimiser
Nous entrons volontiers dans le rôle de victime, nous aimons nous voir comme celui qui a subi des torts. Mais en toute honnêteté, n’avons-nous pas aussi nos torts? N’avons-nous jamais blessé quelqu’un par des paroles dures ou méchantes, par un ton de voix méprisant, par une attitude impatiente? N’avons-nous pas notre part de responsabilité dans les mésententes? Nous ne sommes pas blancs comme neige. Et nous avons tous des culpabilités, des regrets. Je pense que le fait de s’excuser, de reconnaître ses torts est très libérateur. Ce geste courageux favorise le pardon, la réconciliation, la libération. Il y a malheureusement des gens qui s’ancrent dans leur ressentiment, refusant de pardonner malgré les excuses. C’est surtout à eux-même qu’ils font du tort, bien qu’ils croient punir l’autre.
Le pardon comme un moyen de nous purger de nos émotions négatives et parasites
Étant une personne très sensible, j’étais blessée plus facilement et plus profondément que les autres par les petites agressions de la vie. Pour survivre j’ai choisi la fuite, dans les livres et dans mon imaginaire. Au cours des années j’ai accumulé une quantité incroyable de blessures émotives et d’émotions telles que la colère, la rancune, le ressentiment… qui finirent par se traduire par la maladie. Mais c’est à cause de la maladie que j’ai enfin pu faire le ménage de mes émotions.
Je réalise l’importance du pardon, mais je reconnais que ce n’est pas facile. Certaines choses sont plus difficiles à pardonner que d’autres, et cette résistance est je crois significative, car elle manifeste à quel point on a de la difficulté à s’aimer, à s’accepter, à se pardonner à soi-même.
Le pardon : pas une faiblesse mais au contraire une preuve d’intelligence émotionnelle
Le pardon n’est pas une baguette magique, c’est une démarche qui prend du courage et du temps. Ceux qui sont prêts à faire cette démarche contribuent en outre à créer un monde sans guerre et sans violence. Le désir de vengeance alimente les guerres, les génocides, les atrocités. Je trouve déplorable tous ces films axés sur la vengeance, qui cultivent la haine et la colère. La peine de mort est aussi une vengeance, pour les proches de la victime et pour la société. Les médias font grand cas des meurtres sordides et de la réaction outragée du bon peuple qui crie vengeance. Mais qui cherche à comprendre, à pardonner? Le pardon n’est malheureusement pas une valeur très « à la mode » dans notre société. C’est bien dommage…
Le pardon rend léger et libre.
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