Après Covid-19
« Après le coronavirus, il y aura des changements profonds, c’est la règle »
Cette pandémie me fait profondément réfléchir, bien sûr je pense aux risques de peine et de tragédies qu’elle suscite et qu’elle a déjà (trop) provoqué partout dans le monde.
Je n’arrive pas à déterminer s’il n’y a pas une surenchère morbide de la part des dirigeants dans un but quelconque, il est certain que ça ferait l’affaire de beaucoup d’entre eux que les citoyens soient dociles, craintifs et soumis à la hiérarchie dans une posture servile qui permettrait de les diriger et de les manipuler aisément au gré des intérêts des puissants de ce monde.
À plusieurs niveaux nous avons pris conscience que notre modèle de société tel qu’il a évolué ces dernières décennies n’est plus viable, tous les indices soulignaient des alertes qui allaient crescendo, l’environnement se dégradait dangereusement, l’économie et la finance mondiales étaient entrées dans une spirale incohérente et les marchés s’affolaient malgré les tentatives de rassurer les épargnants et les consommateurs ; le climat social s’en trouvait éminemment bouleversé avec tous les conflits sociaux violents qui ont émaillés l’actualité de plusieurs pays, sur tous les continents et ce, de plus en plus fréquemment.
Ce climat de morosité ambiante se répand inexorablement à travers toutes les couches de la société en provoquant une atmosphère de plus en plus tendue qui a pour effet d’attiser les rivalités inter-sociales et inter-ethnoculturelles, phénomènes qui tend à s’accentuer dans les milieux de vie les plus modestes, à fortiori si on se rapproche des classes démunies. Ce constat demeure bien évidemment très général et il comporte fort heureusement de bien belles exceptions qu’il faut souligner pour tout l’espoir que cela suscite…
Espoir que justement les solutions risquent fort bien de venir de cette frange de la population d’en bas « de ceux qui ne sont rien (!) » comme Monsieur Le Président de la République française à eu l’impudence de qualifier
De ceux-là même qui à bout de patience ont manifesté en 2019 sur les ronds-points avec leurs gilets jaunes et que tous les nantis de la République ont traité avec dédain, souvent avec mépris ; tout ces professionnels de la santé, pompiers, policiers et étudiants qui souvent n’ont obtenu pour seule tentative d’interaction de la part de ceux qui nous gouvernent que des coup de bottes dans les côtes, du gaz lacrymogène en pleine poire quand ils avaient la chance de ne pas être éborgnés : On est en pleine théorie de la dictature, dans la violence des répressions !
Cette violence – celle des armes mais surtout celle de l’irrespect flagrant d’une minorité de nantis pour un peuple exsangue – a fini par attiser une rancœur légitime.
Une colère sourde est en train de couver, le rejet de toute la classe politique, de ses magouilles et de ses crimes a commencé par faire croître un cynisme populaire manifeste à un point tel qu’une étincelle peut faire embraser toute la communauté
Cette étincelle, ce pourrait bien être le Covid-19, ce virus menaçant a réussi en quelques semaines à mettre à genoux l’économie mondiale, à terrifier la population qui s’est jeté sur les rouleaux de p.q. qu’elle pouvait trouver, il a réussi l’exploit d’éclaircir le ciel et de clarifier l’eau dans le même laps de temps, démontrant ainsi que c’est tout à fait possible de relever le défi de l’environnement !
Il a aussi et surtout démontré les failles, l’incompétence et les mensonges éhontés de nos dirigeants qui se sont empêtrés dans des affaires toutes les plus ridicules et coupables les unes que les autres, tout y passe, impréparation, forfaitures, dissimulation, abus de pouvoir, conflit d’intérêts, trahison et surtout non assistance à une population qui a perdu des milliers d’individus, bilan qui auraient sans doute pu être minimisé, l’avenir nous le dira rapidement.
L’avenir, il est en marche ! Dès que cette pandémie se sera assagie, l’Histoire a donné rendez-vous à ces dirigeants qui devront assumer devant le peuple leurs décisions que tout le monde décrit comme totalement inconséquentes, irresponsables à minima et gageons que cette fois-ci les responsables seront également désignés coupables, le peuple attend cette sentence pour retrouver son honneur volé.
Covid-19 pourra sans doute se targuer d’avoir durablement modifié notre société, les sociologues auront bien du pain sur la planche quand il sera temps d’observer nos comportements et d’en tirer des conclusions dans des débats contradictoires et passionnés, c’est certain.
Mais au-delà de nos rapports en tant que communautés, de nos fonctionnements sociaux, culturels et traditionnels il est un domaine qui risque lui aussi d’être profondément modifié c’est celui de nos paradigmes personnels, de notre approche individuelle de notre vie et de l’ordonnancement de nos priorité.
Si je prends mon cas personnel, il est évident que cet impact « covidien » est un facteur qui va avoir un impact significatif pour moi et pour mes choix à venir.
J’ai déjà un mode de vie « non-conventionnel » partageant mon temps et mon espace entre le continent européen et nord-américain, le confinement est venu poser la question cruciale de ce choix : le mouvement en train de naître « La honte de prendre l’avion » (connu par Greta Thundberg comme étant le « flygskam ») vient me hanter de plus en plus fréquemment et tous les accommodements un peu hypocrites comme la compensation en Taxe carbone est un pis-aller destiné à donner bonne conscience au voyageur, que, de toute façon Covid vient de battre en brèche : il nous a montré la voie = la solution la plus plausible pour préserver notre planète est d’arrêter sans plus tarder notre mode de consommation galopante !
C’est la question primordiale devant laquelle nous sommes confrontés, la réponse est simple, une fois la reprise entamée aurons-nous la sagesse de retenir la leçon et de repartir de plus belle dans la cavale consumériste, avec cet enthousiasme d’autant plus exacerbé par notre isolement ; ou bien aurons-nous retenu que nous devons réformer en toute urgence nos modes de vie ?
Je suis assez pessimiste sur l’issue dans la mesure où nous sommes effectivement des animaux sociaux, mais nous avons énormément de mal à faire des choix collectifs éclairés puisque nous redevenons des individualités et que nous ne brillons pas par notre empathie ni spécialement d’un comportement grégaire, c’est également une des conséquences de notre mode de vie et tous les incitatifs nous suggérant d’user du maximum de nos droit tout en s’évitant le maximum de devoirs.
J’assume ce fligskam, le confinement me suggère que finalement, nos besoins ne sont pas si variés que ce que je voulais bien croire et que comme toute les épreuves de la vie, il y’a une période d’adaptation (qui s’apparente un peu aux étapes que l’on traverse quand on vit un deuil)
Il se passera, au niveau individuel de beaucoup d’entre nous et de manière un peu plus diaphane qu’au niveau sociétal, un phénomène de questionnement et de remise à plat de notre système de valeurs ; de ce que je peux constater.
À juste titre, les dirigeants (en France) craignent qu’au sortir du confinement des mouvements sociaux violents naissent spontanément tant les critiques fusent de partout dans les rang de la population y compris dans les propres rangs du pouvoir.
Nous nous rapprochons à grands pas d’une crise civile qui risque de ressembler fort aux événements de 68, doublée d’une crise monétaire latente mais prête à s’épancher d’autant plus implacablement que toutes les places financières sont intriquées : nous vivons dans un monde globalisé, nous l’avons voulu ainsi, le NWO développe une qualité qui risque fort de causer son effondrement : son organisation pyramidale peut chuter comme un château de carte et l’ironie du sort est que ça risque d’être un virus couronné qui va le mener à sa perte.
Si le domaine « macrosociétal » va attendre patiemment le déconfinement pour s’exprimer face à la politique néolibérale qui a démontré ses errances, au niveau individuel je fais le bilan de ma vie personnelle : est-il possible que j’aie pu avoir une révélation induite par cette réclusion covidienne ?
Ais-je besoin de toutes ces marchandises et de ces rêves que les publicités tentent de m’imposer, de la conviction que le paradis se trouve aux antipodes de chez moi, de préférence sur une plage de sable fin dans un resort multi-étoilé d’où je ferai des selfies de mes meilleurs assiettes et de mes meilleurs souvenirs de surface ?
Je me rends compte que l’esprit critique a fuit les crânes de la plupart d’entre nous, de nos élèves, de nos étudiants, des futurs dirigeants des peuples qui ont été inexorablement formatés par le système de manière à ce que la terre évolue rondement vers l’avenir décidé par …
décidé par qui d’ailleurs ?
On nous affirme que nous avons le choix de nous exprimer – dans les pays qui ont la chance d’avoir une démocratie claire et nette, représentative ! –
c’est donc Nous, le Peuple qui décidons de notre sort !
En est-il ainsi ?
Se poser la question est déjà un élément de réponse.
Le secret du bonheur ne serait-il pas plutôt de se redécouvrir soi-même, de réapprendre à s’aimer dans cette société qui abrite l’inconséquence paradoxale de développer un individualisme extrémiste tout en ne supportant pas de se passer du regard des autres ?
Ce comportement schizophrénique et trépidant est à mon sens induit et favorisé par le fonctionnement de notre société, j’ai le profond désir de repli sur moi-même, ce temps de confinement me permet le retranchement, il me permet également de jauger ce qui est primordial, important et surtout ce qui n’a pas tenu la distance à l’épreuve du temps, ce qui est devenu futile.
À la sortie de cette descente platonicienne, quel constat je peux faire ?
Je me dis que je me suis bien trop compliqué la vie, que j’ai agi beaucoup en fonction du regard des autres, de l’approbation des parents, pour faire plaisir à mon entourage, mon employeur, à la société bien pensante, à respecter la Loi, à terme pour me conformer et rentrer dans le rang…
Notre monde a enfouis les penseurs, les philosophes, les révoltés du système , les Diogène ; les lanceurs d’alerte sont menacés, poursuivis séquestrés alors que leur existence est primordiale à la survie de notre espèce si nous voulons rester des Hommes libres.
Cette indépendance dans la société passe par l’expression de notre Liberté individuelle, pour moi, cette liberté sous-entend un changement de paradigme.
Liberté personnelle, ne pas subir l’emprise d’une personne qui, sous prétexte d’être ma partenaire de vie se permettrait d’avoir des jugements de valeur sur mes comportements et mes choix en s’appuyant surtout sur des notions qui sont dictées par une morale qui nous a été transmise, qui est un héritage d’autant plus insidieux qu’on ne pense même pas à en évaluer la pertinence.
Cette prudence selon moi permet de débusquer les comportements induits par la jalousie, la dépendance affective ou l’insécurité émotive qui se traduit par un besoin de contrôle de l’autre qui devrait pourtant être l’objet principal d’attention et de bienveillance.
Cela doit-il passer par une tolérance quasi absolue dans la structure conjugale ? Si je suis mon raisonnement jusqu’au fond logique, je répond oui sans ambages ni réserves.
Cela-dit, ma réflexion ne fait que commencer, je crois qu’un vrai débat doit s’instaurer dans la société après une nécessaire remise en cause de nos propres convictions, d’une réflexion intense, humble et surtout qui doit profiter de cette immense opportunité d’établir des nouvelles bases philosophiques établies sur la liberté individuelle qui se reflète ensuite dans un nouveau paradigme global de modèle de société, car ne nous méprenons pas : une remise en question majeure va avoir lieu c’est inévitable au niveau économique, financier, environnemental : la tolérance, l’innovation, l’originalité devront non seulement être au rendez-vous mais surtout être le fil conducteur d’une nouvelle civilisation
Rien de moins
Le défi est immense, peut-être le plus gros chantier que l’humanité n’aie jamais connue, il s’agit de ne pas rater le rendrez-vous, la chance de sculpter une aube nouvelle – arrivés là où nous en sommes ne passera pas une autre fois – Soyons les créateurs d’un monde nouveau basé sur des valeurs universelles de solidarité des Peuples, bienveillance environnementale sans concession, de paix et d’harmonie.
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