Laissez-moi vous présenter la salutation des Ndébélés :
« Sawubona » – « Sikhona »
Comme nous disons « bonjour », eux disent
« sawubona » – je vous apprécie, je vous respecte, vous êtes important pour moi.
La réponse est
« sikhona » – donc j’existe pour toi !
C‘EST ÉDIFIANT NON ?
Nous aimons croire que nous faisons partie de « la société la plus civilisée », la plus aboutie intellectuellement et humainement, que nous représentons une sorte d’aboutissement de l’histoire humaine dont les choix réalisés sont les meilleurs – ce qui s’illustre donc parfaitement dans la formidable perfection de notre organisation sociale – et nous avons, pour la plupart d’entre nous, cette fâcheuse tendance par le fait même à dénigrer ou sous estimer tout ce qui représente une manière différente de voir, et d’organiser son mode de vie.
Qui n’en sera forcément que moins bon, moins admirable en comparaison des sommets éblouissants de perfection auxquelles notre expertise nous à fait parvenir…
Toutefois, d’autres communautés à travers le monde entretiennent des coutumes, adoptent des fonctionnements sociaux qui peuvent s’avérer radicalement différents des nôtres !Sont-ils moins bons pour autant ; notre civilisation moderne a sûrement quelques belles leçons d’humanité – et d’humilité – à prendre chez ces voisins et auprès de certaines peuplades ou pays dit autochtones, primitifs, ethnies, natifs, locaux ; des qualificatifs variant plus ou moins selon le degré de considération que nous leur accordons.
Cette question sociologique de la culture des peuples me passionne, l’ethnologie, l’anthropologie, j’aimerais vous proposer un petit tour dans ce monde des différences culturelles qui peuvent exister sur notre planète et qui, comme toutes les différences, sont une formidable source de curiosité, diversité et de richesse de l’Espèce humaine !
Je vous suggère donc de nous intéresser aujourd’hui aux membres de la tribu Ndébélé.
Les membres de la tribu lui réserve un tout autre traitement…
Chez les Ndébélés, quand quelqu’un fait une erreur, qu’il est fautif, les autres membres de la communauté réagissent avec une humanité pouvant paraître déconcertante à nos yeux d’occidentaux.
Pendant deux jours, ils vont entourer le « malheureux » et évoquer avec lui toutes les grandes et belles choses qu’il a faites dans le passé. Ils vont donc valoriser autant que possible le sujet momentanément égaré. De cette façon ils lui permettent d’être reconnecté à sa vraie nature et de réintégrer le groupe. Aucune sanction n’est nécessaire. La réinsertion sociale est immédiate.
Dans la tribu Ndébélé, la conviction que les humains sont bons par nature et que tous recherchent la sécurité, l’amour, la paix et le bonheur est une certitude. Dans cette recherche, l’erreur personnelle est possible, mais les membres de la communauté veillent à ce que chacun des autres ne s’égare pas.
Dans nos sociétés civilisées c’est plutôt un modèle répressif et restrictif des libertés qui est appliqué en réponse à la déviance comportementale des sujets.
L’attention et l’action positive dont la communauté Ndébélés fait preuve pour celui qui faute, paraît bien loin du fonctionnement habituel sous nos latitudes.
Les Ndébélés s’attachent à valoriser le fautif plutôt que de le sanctionner.
Chez nous ce qui s’applique est une sanction punitive, telle que prévue par la loi. Celui qui faute est culpabilisé et sanctionné, avec l’espoir que la restriction de liberté imposée lui permettra de changer, mais une restriction de liberté, une privation temporaire de droits élémentaires de la personne non seulement n’ont pas l’impact recherché, beaucoup récidivent, il est avéré qu’en plus, la politique carcérale entraîne même des dommages collatéraux en permettant aux petits délinquants de se trouver au contact d’individus avec une « expérience » beaucoup plus solide ; la prison devient alors une « Université du crime » où les débutants viennent fourbir leurs armes. Le tout aux frais des contribuables.
Notre société devrait peut-être se pencher sur ce problème de l’inefficacité patente de la justice
Il s’agirait de privilégier l’humain avant tout, comme chez les Ndébélé !
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