Soleil vert et légalisation de l’euthanasie

par | J Mai, 2025 | Mon Carré De Sable | 1 commentaire

Soleil Vert 2.0 : quand la réalité frôle la fiction avec le Projet de Loi fin de vie, mourir dans la dignité.

Je visionne régulièrement un youtubeur que je trouve excellent, autant pour le choix de ses sujets – qui correspondent parfaitement à mes centres d’intérêts – que pour la qualité et la pertinence de ses propos.
Il s’agit de Rémi qui anime avec brio le site « Juste milieu » dont je vous recommande chaudement au minimum une visite de ses vidéo et mieux : de vous y abonner !
Salut Rémi !

Je tiens à vivement réagir après avoir pris connaissance du sujet traité récemment dans

« Censure, manipulation, franc-maçonnerie, euthanasie : pire que le Covid ? »

Il concerne le projet de loi extrêmement clivant de l’euthanasie, rebaptisé « Aide à mourir » pour la raison évidente d’en adoucir sémantiquement la perception auprès de la population qui est actuellement à l’étude au Parlement.

Sans aborder la notion philosophique ou l’aspect religieux de la liberté de choix que chaque être humain aborde vis-à-vis de la perspective inéluctable de sa propre mort, c’est du mode opératoire que propose ce projet qui soulève un énorme débat et des conséquences que son application peuvent potentiellement créer qui pose inquiétude et craintes, justifiées selon moi.

« Les cartes d’allocations se chargeaient de tout, elles faisaient en sorte de vous garder juste assez vivant pour que vous détestiez être en vie. »

Pour Xavier Azalbert dans France-Soir, le principal dilemme de ce projet de loi, qui, paradoxalement est très peu signalé dans la presse, c’est pourtant le nœud principal : il fait ainsi le lien entre un projet sociétal de légalisation de l’euthanasie et le scénario dystopique du film « Soleil Vert » si des conditions strictes d’encadrement des pratiques ne sont pas fixées et surtout, n’auront pas tendance à devenir de plus en plus laxistes avec le temps (comme cela se passe en Belgique), ou par des considérations plus économiques par exemple – rappelons-nous de la manière où le Rivotril a été prescrit à nos aînés lors de la crise sanitaire du Covid et des conséquences…miniature soleil vert2

Le projet de loi français sur la fin de vie, en cours de discussion, soulève cette question troublante.

Citation de Xavier Azalbert :

En légalisant l’euthanasie active et le suicide assisté pour les patients en phase terminale d’une maladie incurable – sous conditions strictes comme le consentement éclairé et l’avis médical collégial –, ce texte promet de soulager les souffrances.

Mais il instaure aussi un délit d’entrave à l’euthanasie, punissant jusqu’à 7 ans de prison toute tentative de dissuasion, une mesure qui menace la liberté d’expression et le débat éthique.

Les déclarations d’un des défenseurs du projet, Jean-Louis Touraine, laissent craindre une dérive vers une vision utilitariste de la vie humaine, où le droit de vivre serait conditionné par des critères toujours plus larges.

Une stratégie d’extension progressive

En 2024, Jean-Louis Touraine, ancien député et figure influente du débat sur la fin de vie, rapporteur du projet de loi en 2019, a dévoilé une stratégie inquiétante. Selon lui, la première version de la loi exclura les mineurs, les maladies psychiatriques et les cas de démence comme Alzheimer. Mais il ajoute : « Une fois qu’on aura mis le pied dans la porte, il faudra revenir tous les ans et dire : “On veut étendre ça.” » (1). Cette approche, qu’il présente comme pragmatique, révèle une ambition : élargir progressivement les critères d’éligibilité à l’euthanasie, jusqu’à inclure des cas aujourd’hui exclus.

Ces propos soulèvent une question cruciale : qui décide des lois en France ? Touraine, bien que n’étant plus député depuis 2022, semble jouer un rôle clé dans l’orientation de ce projet, au point de revendiquer une influence sur son évolution future. Cette posture interroge la transparence du processus législatif et le rôle des lobbies dans les débats éthiques.

Soleil vert1

En parallèle à cette citation de Xavier Azalbert concernant Jean-Louis Touraine et pour faire écho à la vidéo de Rémi concernant l’influence majeure de la Franc-maçonnerie dans l’édiction des lois, que le Président Macron dans son récent discours au Siège de la Grande Loge de France qualifiait « en même temps » d’affirmation complotiste mais dans le même souffle disait qu’elle était primordiale !

Il est à souligner que Jean-Louis Touraine fait partie du Grand Orient (Wikipédia) et qui, bien que n’étant plus député depuis 2022 (de mémoire) il participe toujours activement à la présentation du projet de loi ; il est Membre d’honneur – ainsi que le Rapporteur général du projet de loi, le Député Olivier Falorni – de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité

une association liée historiquement à la Franc-Maçonnerie d’après le JDD : Voir cet article 

Les leçons de Soleil Vert

Dans Soleil Vert (1973), la société dystopique de 2022 normalise l’euthanasie volontaire pour gérer la surpopulation et la pénurie de ressources, tout en dissimulant une réalité inhumaine : les corps des euthanasiés sont transformés en nourriture. Si le parallèle peut sembler extrême, il souligne un risque réel : celui d’une déshumanisation progressive, où la valeur de la vie serait subordonnée à des critères utilitaires. En Belgique, où l’euthanasie est légale depuis 2002, les cas ont bondi de 12 % en 2023. Les cas pour souffrances psychiatriques (dépression, troubles bipolaires) ont eux augmenté, représentant 1 % des euthanasies en 2022 (Rapport fédéral belge, 2023 et 2024). Ce précédent illustre la « pente glissante » redoutée par les opposants au projet français.

Un délit d’entrave : une menace sur la liberté

Le projet de loi va plus loin en créant un délit d’entrave à l’euthanasie, punissant de 7 ans de prison et 100 000 € d’amende toute tentative de dissuader une personne de recourir à l’euthanasie (France Soir, 14 mai 2025). Cette mesure, présentée comme une protection du choix individuel, risque de museler les voix discordantes. Familles, amis ou soignants qui proposeraient des alternatives – comme les soins palliatifs – pourraient être accusés d’entrave, même dans un cadre privé. Ce délit menace la liberté d’expression et instaure un climat de méfiance, où le débat éthique serait réduit à une pensée unique. Dans Soleil Vert, l’État contrôle les esprits en imposant des vérités officielles ; ce délit nous en rapproche dangereusement.

Un précédent troublant : la crise covid

Jean-Louis Touraine n’en est pas à son premier combat controversé. Durant la crise Covid, alors député LREM, il s’est illustré par son zèle à défendre la vaccination obligatoire. En juillet 2021, il affirmait sur Sud Radio : « Tous les gens de bonne volonté savent qu’il s’agit d’un très bon vaccin qui a des mérites indiscutables. » Pourtant, les données ultérieures ont nuancé ces certitudes, révélant une efficacité limitée contre la transmission et des effets secondaires rares mais graves. Plus troublant, Touraine a soutenu une obligation vaccinale pour certains citoyens tout en exemptant les parlementaires, déclarant à l’Assemblée nationale : « Il ne peut y avoir en ce domaine la moindre liberté. » Cette rhétorique autoritaire jette une ombre sur son approche actuelle de la fin de vie.

Les arguments des défenseurs et leurs limites

Les promoteurs du projet, dont Touraine, invoquent le droit à mourir dans la dignité pour les patients en fin de vie, confrontés à des souffrances insupportables. Cet argument, légitime en apparence, ignore les alternatives comme les soins palliatifs, qui, selon l’Association française pour les soins palliatifs (SFAP), ne sont accessibles qu’à 20 % des patients éligibles en France. De plus, les garde-fous proposés – consentement, avis médical – pourraient s’éroder avec le temps, comme l’a montré l’expérience belge, où des euthanasies ont été pratiquées sur des patients non terminaux sans consensus clair.

Vers une mobilisation citoyenne

Le projet de loi sur la fin de vie n’est pas, en l’état, une réplique de Soleil Vert. Mais les déclarations de Touraine et l’instauration du délit d’entrave alertent sur un risque : celui d’une normalisation progressive de l’euthanasie, où des catégories entières de personnes – mineurs, malades psychiatriques, déments – pourraient être jugées « indignes » de vivre, et où le débat serait étouffé par la peur de sanctions. Ce scénario, s’il reste hypothétique, exige une vigilance collective.

Plutôt que de céder à une logique utilitariste, la France doit investir dans les soins palliatifs, garantir un débat public transparent et protéger la liberté d’expression. Car, comme dans Soleil Vert, c’est en laissant les élites décider seules que la société risque de perdre son humanité. Mobilisons-nous pour que la réalité ne dépasse pas la fiction.miniature soleil vert1

1) (suite commentaires Jean-Louis Touraine)

« On obtiendra pas tout de suite, dans la première loi ; parce que vous avez vu la frilosité que notre pays véhicule sur ces questions-là. Il faut tenir le plus possible. Et surtout ! Une fois qu’on aura mis le pied dans la porte, il faudra revenir tous les ans et dire « On veut étendre ça. » Parce que ; je ne vous apprends pas quelque chose, probablement, à la plupart d’entre vous ; dans la première loi, il n’y aura pas les mineurs, dans la première loi, il n’y aura pas les maladies psychiatriques, dans la première loi il n’y aura même pas les maladies d’Alzheimer. Donc tout ça ne viendra pas tout de suite. Mais dès qu’on aura au moins obtenu une loi, pour ceux qui ont une maladie de Charcot, pour certaines formes de tumeur généralisée, pour ceci, pour cela, après on pourra étendre les choses en disant « C’est quand même pas normal, que y ait des malades, des Français, parce qu’ils ont telle forme de maladie, qui ont droit, et des autres qui y ont pas droit. Donc il faudra introduire cette légalité. »

Stratégie urgente

Je vous engage à visionner cette excellente vidéo, le projet de loi est en cours d’étude, il avait déjà été étudié mais la dissolution a remis les horloges à zéro : selon le Figaro (lien en fin d’article) « Après l’adoption de l’article-clé établissant les cinq conditions, les députés ont enchaîné avec l’examen d’un autre, définissant la procédure de demande d’aide à mourir. » le texte final est en cours d’étude mais le temps presse : visionnez et partagez, partagez, partagez ! C’est primordial !!!

 

1 Commentaire

  1. Michel Mougenot

    Projet de loi sur l’aide à mourir͏ : saura-t-on refermer la boîte de Pandore ?

    Adoptée ce mardi 27 mai 2025 en première lecture à l’Assemblée nationale, la proposition de loi sur l’aide à mourir sera examinée à l’automne par le Sénat. Autoriser l’euthanasie et le suicide assisté n’est pas anodin. Ce projet sociétal majeur divise et fait réagir, surtout au regard des expériences d’autres pays, où ce dispositif existe déjà.

    https://www.nexus.fr/actualite/societe/projet-de-loi-aide-a-mourir%cd%8f/

    Réponse

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