Un article aujourd’hui consacré à une magnifique réussite de vie : Christiane Singer, que personnellement j’élève au même niveau que Françoise Giroud, Simone Veil ou Simone de Beauvoir …
C’est dire mon admiration pour cette femme, en plus, je l’avoue humblement, je la trouvais magnifiquement belle !!!
QU’EST-CE QU’AIMER, Christiane Singer ?
« Aimer, c’est faire en secret ce serment : Je m’engage de toutes mes forces à défendre ta liberté, à ménager autour de toi l’espace qui te sera nécessaire pour croître et fleurir ! Et même si je dois être surpris par l’évolution de l’autre, même s’il ne devient pas celui que j’attendais qu’il soit un jour, je m’engage à respecter son devenir ! C’est le défi que je relève. Que ta volonté soit faite et non la mienne ! Osons nous laisser surprendre ! N’emprisonnons pas nos proches -ni nos enfants !- dans la représentation que nous avons d’eux. Cassons les moules dans lesquels nous nous enfermons les uns les autres. Offrons-nous la confiance même de nous laisser errer, commettre des erreurs…
Que savons-nous du secret de nos destinées ? En devenant garant de la liberté de celui que j’aime, je lui épargne même de devoir fuir ! Rester ensemble n’est pas, comme au cimetière, une « concession perpétuelle » – c’est une offrande à renouveler chaque jour. »–
Christiane Singer
Ces lignes m’ont profondément ému !
Il faut dire que je suis à une période de ma vie difficile et qui me voit très émotif : arrivé à bientôt 60 ans, j’ai mis fin à une vie conjugale difficile, trop conflictuelle, dont ou pourrait dire que ni l’un ni l’autre n’a fait l’effort de vouloir trouver une issue favorable et nous avons donc fait en sorte que ça se termine là…
Il y a deux ans j’avais découvert Christiane Singer « par hasard » et ce fut une révélation…
cette semaine, je me suis totalement remis en question sur le choix que j’avais fait de continuer ma lancée dans l’écriture suite à une désillusion personnelle, basée sur l’émotionnel et nullement sur mes compétences.
J’ai décidé de persévérer dans mon choix d’écrire parce que j’ai senti dans mes tripes que c’était ce qui me rendait heureux (et non pas en faisant de la désinformation, mais au contraire en transmettant ce que je ressentais vraiment, intrinsèquement, tout le contraire de la définition, de la propagande, auxquelles je suis totalement réfractaire)…
On fait de la désinformation quand on travestit la vérité, pas quand on expose de façon sincère et honnête ce qui pour nous est cette expression de la vérité, j’ai donc décidé de persister et signer parce que je me sens dans la bonne voie !
J’ai intitulé cet article « exemple de réussite de vie » comme celui de Steve Jobs, car je considère que Christiane Singer possède un peu la même aura que Steve Jobs et qu’elle représente un exemple de vie au même titre que le big boss d’Apple.
Qui était Christiane Singer ?
« Le 1er septembre, un jeune médecin annonce à Christiane Singer qu’elle a encore six mois au plus devant elle. Le 1er mars, Christiane Singer clôt le carnet de bord de ce long voyage. » Le voyage – ce voyage-là du moins – est pour moi terminé. A partir de demain, mieux : à partir de cet instant, tout est neuf. Je poursuis mon chemin. Demain, comme tous les jours d’ici ou d’ailleurs, sur ce versant ou sur l’autre, est désormais mon jour de naissance. »
Le premier mars est mon jour de naissance, il est également celui de mon jour de renaissance, c’est un point commun que je peut trouver avec elle, sans doute le seul.
Son père était d’origine juive hongroise et sa mère moitié russe et moitié tchèque. À cause de la persécution des juifs, ses parents fuient la Hongrie, puis l’Autriche, et s’installent en France, à Paris, en 1935. Elle naît huit ans après, en 1943, à Marseille.
Elle est lycéenne et élève du conservatoire de diction et d’art dramatique à Marseille, puis suit des études de lettres à Aix-en-Provence, où elle obtiendra un doctorat de Lettres Modernes.
En 1968, elle rencontre le Comte Georg von Thurn-Valsassina, architecte, qui deviendra son mari, et s’installe en 1973 dans son château médiéval de Rastenberg (Autriche), non loin de Vienne, et y élèvera ses deux fils. Ce château lui inspirera l’œuvre romanesque éponyme en 1996 « Rastenberg ».
Elle organise également sur son domaine des séminaires de développement personnel, dans une maison qu’elle a conçue, et que son mari architecte a construite.
À la fin des années 1970 elle fonde avec l’éditeur Victor Trimondi le « Dianus-Trikont-Verlag » à Munich.
Elle a suivi l’enseignement de Karlfried Graf Dürckheim (disciple de C.G. Jung).
Elle fut notamment, en Suisse, lectrice à l’université de Bâle, puis chargée de cours à l’université de Fribourg.
Son œuvre et sa réflexion personnelle sont toutes entières centrées sur la prise en compte nécessaire du spirituel qui couve dans le cœur de chacun. Elle est un écrivain relativement prolifique, de sensibilité chrétienne imprégnée de sagesse orientale, qui s’abstient de donner des leçons de morale et exclut tout dogmatisme. Elle a obtenu plusieurs prix littéraires, dont le prix des libraires pour « La Mort viennoise » en 1979, le prix Albert-Camus pour « Histoire d’âme » en 1989, et le prix de la langue française en 2006 pour l’ensemble de son œuvre.
Elle dira à la radio : « J’ai écrit un livre sur Les Âges de la vie. J’ai tenté de montrer ces métamorphoses de l’être au cours de la vie. Il est évident que tout cela ne vaut que si l’on a appris en cours d’existence à mourir. Et ces occasions nous sont données si souvent ; toutes les crises, les séparations, et les maladies, et toutes les formes, tout, tout, tout, tout nous invite à apprendre et à laisser derrière nous.
La mort ne nous enlèvera que ce que nous avons voulu posséder. Le reste, elle n’a pas de prise sur le reste. Et c’est dans ce dépouillement progressif que se crée une liberté immense, et un espace agrandi, exactement ce qu’on n’avait pas soupçonné. Moi j’ai une confiance immense dans le vieillissement, parce que je dois à cette acceptation de vieillir une ouverture qui est insoupçonnable quand on n’a pas l’audace d’y rentrer. »
En septembre 2006, lorsque son médecin lui annonce qu’il lui reste six mois à vivre, à la suite d’un cancer, elle écrit un journal au cours de ses derniers mois, qui sera publié sous le titre « Derniers fragments d’un long voyage ». Christiane Singer est décédée en avril 2007, à l’âge de soixante-quatre ans.
Je veux rendre hommage à cette femme magnifique, qui symbolise pour moi ce qu’est la féminité : indépendance, originalité et un mélange de fragilité et de force.
Je dois une renaissance à cette femme. Quand je l’ai découverte à travers son écriture j’étais début quarantaine . J’ai perdue une amie c’est ce que j’ai ressentie à l’annonce de son décès.
Dans Eloge du mariage et autres…., la rencontre avec sa grand-mère au chevet de son mari mourant , me bouleverse à un point tel que je vois ces images comme si j’y étais avec elle.
Merci de votre partage.
Monique ,
amie de Marjolein Dallinga.
Monique, à mon tour de vous dire merci beaucoup pour ce partage émouvant…
En faisant cet article (mais j’ai aussi parlé d’elle dans d’autres texte, comme celui fait pour le 8 mars : https://moncarredesable.com/8-mars-cest-la-fete-des-femmes/
article que j’ai légèrement retouché la semaine passée à la suite du décès de Simone Veil)
J’ai la conviction que nous vivons dans une société occidentale assez carencée au niveau de notre façon d’aborder la mort, surtout avec le repli de la religion qui donnait une « recette » un peu passe-partout à mon sens, mais rien n’est venu remplacer ce repli, ce qui fait que nous nous retrouvons souvent très démunis quand nous expérimentons cette immense expérience de la mort, qui est en fait le miroir de celui de la naissance…
Quand on sait que la vie n’est qu’équilibre ! … On devrait travailler à soigner notre intelligence émotionnelle
Je ne pense pas me tromper en pensant que vous connaissez Marjolein du fait de résider au Québec 🙂
C’est une femme extraordinaire, une artiste à la fois exceptionnelle et pourtant si humble …
Je l’adore
Au plaisir de vous avoir lue
Michel