Le radeau du sexe, une étrange expérience sur le sexe

par | J Nov, 2019 | INDIVIDU, Mon Carré De Sable, Psychologie - sociologie - philosophie | 0 commentaires

L’expérience sur le sexe et la violence, appelée « le radeau de l’amour » ou « le radeau de la passion », ne s’est pas déroulée comme l’avait prévu son créateur. Il avait l’intention d’étudier les comportements violents et sexuels des êtres humains dans des conditions d’enfermement et a trouvé quelque chose de différent.

Santiago Genovés était un espagnol qui a dû émigrer au Mexique à l’âge de 15 ans, fuyant la guerre civile dans son pays. Il est devenu anthropologue et, avec son collègue norvégien Thor Heyerdahl, il a conçu un test célèbre que beaucoup considéraient comme une expérience sexuelle. Pour autant, si c’était bien le cas, l’expérience, « le radeau du sexe », n’avait pas la forme que beaucoup lui donnaient.

Un article du site « Nos pensées.com »

Genovés a toujours eu un intérêt particulier pour l’exploration du comportement humain, en particulier en ce qui concerne la violence. C’est la violence qui l’a fait sortir de son pays natal et c’est aussi la violence qu’il a trouvée en novembre 1972, lorsque l’avion dans lequel il voyageait a été détourné par un groupe radical.

C’est précisément cette séquestration qui lui a donné l’idée de mener une expérience sur le sexe et la violence : « le radeau du sexe ». Chez les animaux, le sexe et la violence vont de pair. La même chose se produirait-elle chez l’homme ? Si oui, comment le prouver ?

Le radeau…du sexe ?

L'Expédition du "Kon-Tiki" : Sur un radeau à travers le Pacifique Broché – 6 janvier 2011 de Thor Heyerdahl (Auteur)

L’Expédition du « Kon-Tiki » : Sur un radeau à travers le Pacifique Broché – 6 janvier 2011 de Thor Heyerdahl (Auteur)

Deux ans avant cet événement, Genovés, en compagnie de Thor Heyerdahl, s’était embarqué pour un voyage d’Afrique en Amérique, dans des bateaux faits de jonques de papyrus. Il voulait prouver que les Africains auraient pu arriver en Amérique comme Colomb. L’important n’était pas cela, mais il a découvert que la vie en haute mer est un cadre parfait pour observer en détail le comportement humain.

Cette expérience, ainsi que sa séquestration dans un avion, ont fini par façonner son intention de créer une sorte de laboratoire pour mieux comprendre le comportement humain. Ce qu’il a proposé, c’est de concevoir un scénario parfaitement adapté au conflit. C’était aussi une expérience sur le sexe, basée sur l’hypothèse que le comportement humain, comme le comportement animal, associe sexe et violence.

C’est finalement l’idée de construire un petit bateau, avec un confort minimal et très peu d’espace, qui est née. Il embarquerait un groupe de volontaires, qui devraient naviguer pendant 101 jours consécutifs, sans droit à l’avarie. Genovés était chargé de choisir les plus chanceux et faisait tout ce qui était en son pouvoir afin qu’ils puissent être compatibles les uns avec les autres.

Une expérience sur le sexe : le radeau du sexe

Le petit bateau a quitté les îles Canaries pour Cozumel, au Mexique.

L'expédition acali, 101 jours en radeau, l'expérience de 5 homme et de 6 femmes, Broché – 1975

L’expédition acali, 101 jours en radeau, l’expérience de 5 homme et de 6 femmes, Broché – 1975

Les volontaires étaient six femmes et quatre hommes. Genovés a donné aux femmes les rôles d’autorité sur le voyage et a relégué les hommes à des métiers mineurs. Il pensait qu’il y aurait de plus grandes sources de friction.

La vérité est que la presse a commencé à spéculer sur l’expérience, puisque Genovés n’a pas donné de détails sur ce qu’il proposait. Cacher ses objectifs était essentiel pour permettre aux comportements d’émerger spontanément. La presse s’est donc attaquée à ce « laboratoire humain » à titre d’expérience uniquement sexuelle.

Les titres des journaux parlaient d’orgies et de toutes sortes de perversions. Ils ont affirmé que Genovés portait des bikinis sur le bateau. Ils ont commencé à l’appeler « le radeau de la passion ». En réalité, le directeur de l’expérience s’attendait à des comportements sexuels très évidents et avait donc choisi des volontaires sexuellement attirants.

La grande surprise

Une fois en mer, les choses ne se sont pas passées comme le directeur de l’expérience l’avait prévu. En réalité, un seul des voyageurs a commencé à montrer un comportement agressif : Santiago Genovés lui-même, qui a commencé à désespérer quand il a vu qu’aucune de ses hypothèses n’était testée. Au contraire, les volontaires sont parvenus à une coexistence pacifique et harmonieuse.

Bien qu’il y ait eu des relations sexuelles entre certains participants, la situation était loin de devenir une expérience sexuelle. Ce que Genovés attendait ne se produit pas non plus: que le sexe génère de la violence. C’est pourquoi il a lui-même commencé à devenir trop intolérant et est arrivé au port de destination extrêmement bouleversé.

Des années plus tard, des bénévoles se sont réunis pour parler de l’expérience. Ils ont découvert que tout le monde avait fantasmé sur le meurtre de Genovés. En réalité, certains en sont venus à penser aux meilleures façons de le faire. Personne ne le supportait. Il est devenu si autoritaire qu’il les a tous lassés. D’autre part, les volontaires ont tissé des liens de solidarité et d’amitié intacts depuis le voyage.

La conception de cette expérience n’était pas vraiment la meilleure. De même, cette association mécanique entre le comportement animal et le comportement humain n’était peut-être pas aussi valable. La vérité, c’est que c’était une expérience si singulière qu’un film intitulé Le Radeau a été tourné à ce sujet. Dans ce film, ce curieux épisode d’anthropologie est raconté.

The Raft, une étude en pleine mer sur les origines de la violence

«The Raft: L’expérience Acali»: guerre et paix sur un radeau

 

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