Quand naissance rime avec violence 

par | J Mai, 2016 | Mon Carré De Sable, Écologie, Santé, vie naturelle, environnement | 1 commentaire

Plus de 80 000 femmes accouchent au Québec chaque année. Parmi elles, il y a trop de femmes qui se sentent infantilisées, méprisées, voire traumatisées à la suite d’un accouchement. À ce moment là et trop souvent ce qui doit être un acte humain hautement symbolique et personnel de la plus haute dignité et d’une symbolique universelle, l’accouchement, dans ce cas là, naissance rime avec violence dirigée vers la femme parturiente…

Ce billet de blogue est un texte collectif dont la liste des signataires se situe ci-dessous.

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Quand accouchement rime avec violence

Source : Quand naissance rime avec violence | Lorraine Fontaine

Quand naissance rime avec violence : atteinte à l’intégrité

À l’heure actuelle, les sages-femmes, les doulas, les femmes enceintes, quelques chercheures indépendantes et des militantes féministes sont pratiquement les seules à s’intéresser aux nombreuses questions entourant la naissance. Pourtant, toute personne se sentant concernée par l’avenir de l’humanité devrait s’y intéresser de près.

Plus de 80 000 femmes accouchent au Québec chaque année. Parmi elles, il y a trop de femmes qui se sentent infantilisées, méprisées, voire traumatisées à la suite d’un accouchement.

 

«On m’a dit que mon bébé allait mourir si je ne faisais pas ce qu’on me disait.»
«J’ai eu des touchers vaginaux par tellement de personnes que je me suis sentie violée.»
«On ne m’adressait pas la parole, le personnel se parlait entre eux et je ne comprenais pas ce qui se passait.»
«On m’a fait une épisiotomie malgré mon refus.»
«Je revois ma césarienne, comme un film d’horreur qui joue en boucle dans ma tête.»
«On m’a refusé le droit d’accoucher autrement que sur le dos, je n’étais pas libre de mon corps.»

QUAND NAISSANCE RIME AVEC VIOLENCE : ATTEINTE À La dignité

Ce ne sont que quelques exemples de ce que nous rapportent des femmes. Ceci est encore plus vrai pour les femmes racisées, les femmes en situation de handicap ou dans un contexte de vulnérabilité, incluant les personnes trans ou non-binaires. Bien que la situation ne soit pas nouvelle, rien n’est dit, rien n’est fait et les médias s’efforcent, sauf exception, de nous vendre une maternité rose bonbon. Le système de santé se déshumanise au nom de l’austérité et de l’efficience et le silence entourant la souffrance des femmes qui enfantent perdure.

QUAND NAISSANCE RIME AVEC VIOLENCE : ATTEINTE À la féminitude

Nous pensons que ce silence doit cesser, qu’il est temps de soulever nos voix collectivement, de questionner la médicalisation et la pathologisation de la naissance et d’humaniser les soins autour de la naissance. Pour faire sa part, le Regroupement Naissance-Renaissance s’apprête à lancer une série d’outils pour (re)lancer le débat durant la Semaine mondiale pour l’accouchement respecté (SMAR). Nous faisons appel à la population afin de joindre sa voix à la nôtre pour réclamer que le système de santé ait une plus grande écoute des besoins des femmes pour qu’elles puissent vivre leur maternité dans le respect et la dignité.

Le Vénézuéla, premier pays à reconnaitre légalement la violence obstétricale, dans le cadre de sa loi sur la violence envers les femmes, la définit comme «l’appropriation du corps et du processus reproducteur des femmes par les personnes qui travaillent dans le domaine de la santé, appropriation qui se manifeste sous les formes suivantes: traitement déshumanisé, abus d’administration de médicaments et conversion de processus naturels en processus pathologiques. Cela entraîne pour les femmes une perte d’autonomie et de la capacité à décider en toute liberté de ce qui concerne leur propre corps et sexualité, affectant négativement leur qualité de vie.»

Nous ne disons pas que les professionnelles et professionnels de la santé sont de mauvaise foi et agissent de manière intentionnelle. L’organisation des soins, les protocoles rigides et la vision principalement médicale de l’accouchement constituent les principaux problèmes.

Historiquement, l’obstétrique s’est construite sur la nécessité d’élever cette discipline émergente (l’accouchement étant jusqu’alors assumé par les sages-femmes) en conférant une «dignité pathologique» à l’accouchement. La médecine est devenue de plus en plus hospitalocentrique et gérée trop souvent comme une usine de montage. Cette historicité nous semble porteuse d’une violence systémique, d’une culture patriarcale qui amène une vision des corps des femmes réductrice, pathologisante et défaillante. Les femmes sont dépossédées de leur pouvoir d’accoucher, pouvoir remis entre les mains du corps médical, avec des conséquences parfois désastreuses sur la santé physique et psychologique des femmes.

Nous plaidons pour que la violence obstétricale soit enfin reconnue au Québec. En ce moment, il n’y a pas d’espace pour que les femmes puissent exprimer ce qu’elles ont vécu. Les femmes qui osent parler se font taire sous prétexte qu’elles devraient être heureuses d’avoir un bébé en santé. Or, il est de plus en plus reconnu qu’une expérience négative d’accouchement peut avoir, entre autres, un impact sur le lien d’attachement avec le bébé, le sentiment de compétence parentale et sur la santé mentale de la mère (dépression postnatale, syndrome de choc post-traumatique, etc.).

De plus, des études démontrent que les interventions obstétricales évitables nuisent à la santé de la mère et du bébé. Il s’agit dès lors d’un enjeu de santé publique qui devrait intéresser l’ensemble de la population et des intervenantes et intervenants du milieu de la santé. Puisque les données sont là, pourquoi constate-t-on si peu de changements sur le terrain? Ne serait-il pas temps d’envisager d’autres moyens pour arriver à humaniser la naissance et respecter l’autonomie des femmes et leurs droits sur leur propre corps? La reconnaissance de la violence obstétricale changera les choses pour les femmes qui accouchent. Celles-ci auront enfin droit de parole et des solutions pourront être mises en place pour le bien-être des mères, des bébés et de toute la société.

Dans le cadre de la Semaine mondiale pour l’accouchement respecté (SMAR), nous encourageons toute femme ayant vécu de la violence obstétricale à nous en faire part ou à le partager avec un groupe auquel elle appartient et nous invitons l’ensemble de la société à se pencher avec nous sur le problème qu’est la violence obstétricale. Parlez-en entre vous et autour de vous pour briser le silence.

materniteetdignite.wordpress.com
maternitedignite@naissance-renaissance.qc.ca
#ViolenceObstetricale #SMAR2016 #MaterniteDignite #AccouchementRespecte #RNR
Suivez-nous à sur Twitter @RNRenaction

 

Regroupement Naissance-Renaissance et 288 co-signataires :

Hélène Vadeboncoeur
Lorraine Fontaine
Nicole Pino
Stephanie St-Amant
Sophie Séguin
Martine Delvaux
Claudine Jouny
Ariane Métellus
Sarah Labarre
Marilyse Hamelin
Isabelle Brabant
Roxane Noël
Sandrine Ricci
Mélanie Sarrazin
Isabelle Boisclair
Marie-Christine Lemieux-Couture
Alexandrine Agostini
Manal Drissi
Josiane Stratis
Maguy Métellus
Jeen Kirwen
Marianne Prairie
Roxanne Guérin
Tanya St-Jean
Anne-Marie Rouillier
Anick Desrosiers
Suzanne Zaccour
Ianik Marcil
Murphy Cooper
Renée Tremblay
Christine Marcotte
Nicole Nepton
Gabrielle Beaudoin Frenette
Marie-Ève Sturrock
Emmanuel Duret
Sandra Deschenes
Diane Boutin
Lucie Bataille
Louise Riendeau
Sandra Trottier
Vicky Bergeron
Bonnie Brayton
Fannie Lacroix
Annick Bourbonnais
Sandy Delisle
Florie Ainsley
Isabel Garcia
Sophie Lauzier
Maude Savaria
Carole Benjamin
Thérèse Namahoro
Saïda Skalli
Marie-Eve Lajoie
Mariane Piché
Valérie Turcotte
Véronique Paquin
Karine Murphy
Amélie Bélanger
Pascale Cazabon-Sansfaçon
Geneviève Béland
Rose Sullivan
Stéphanie Houde
Ingrid Payet
Andrée-Anne Gagnon
Bianca Forand-Routhier
Amélie Blanchette
Geneviève Coulombe
Cindy Sansoucy
Laurie Vallée-Dallaire
Caroline Champagne
Kelly Daigle-Blanchet
Anne-Lyse Theurillat
Morgane Beausoleil
Aurélie Alaume
Ariel-Emilien Bherer
Kimmyanne Brown
Valérie Maltais
Marielle Couture
Nancy Fortin
Dominique Gagné
Stéphanie Béland
Catherine Durand
Thérèse St-Gelais
Caroline Roy-Blais
Julie Aubin
Catherine Dufour
Sandra Jobin
Mireille Boulanger-Nadeau
Véronique Lalonde
Kim Hébert
Marie-Lou Bartish
Marie-Pier Béland
Anne-Marie Busque
Maryse Forget
Stéphanie Thibodeau
Martine Boucher
Typhaine Leclerc-Sobry
Marie-Pier Beauséjour
Johanne Heppell
Françoise Pelletier
Kate Petitclerc
Mélanie Vallée
Julie Nöel
Michelle Girard
Véronique Boisvert
France Bélanger
Jennely Dessureault
Nathalie Thibodeau
Melissa Goulet
Marie Karine Leclerc
Martine Delage
Marie-Eve B. Lévesque
Marie-Danielle Larocque
Sandrine Jeanjean
Jan Kelly
Julie Jolin
Kessey-Vanessa Vaudrin
Marie-Ève Brouillette
Karine Forget
Diane Boutin
Geneviève Boileau
Rosalie Lapalme-Coderre
Elizabeth Germain
Catherine-Maude Grenier-Tourigny
Catherine Bouchard
Anne Plourde
Caroline Jacquet
Sandrine Héroux
Dominique Bernier
Caroline Laplante
Maude Payette Beauchesne
Diana Lombardi
Julie Charron
Marie-Eve Desforges
Bianca Deslauriers
Valentina Mardones
Sophy Bernier
Amélie Faubert
Anne-Marie D’Aoust
Annie-Pierre Bélanger
Karine Rosso
Julie Boivin
Emilie Beauchesne
Catherine Leclerc
Anne-Marie Voisard
Catherine Côté
Jocelyne Gaudy
Annie Pelletier
Maude Poulin
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Gaëlle Graton
Danielle Fafard
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Anne Mignier-Laurin
Valérie Lefebvre-Faucher
Sharon Hackett
Johanne Paulauskas
Janelle LeBlanc
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Hamya Mongrain-Therrien
Mirkaële Mongrain-Therrien
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Thioro Gueye
Rachel Bergeron-Carriere
Marie-Chantal Grisé
Margherita Seconnino
Dominique Pichette
Andreane Bourgeois
Marie Andrée Décoste Déraspe
Elise Nadeau
Monique Brazeau
Nadine Francillon
Alice Trépanier
Julie Pelletier
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Nathalie Gagnon
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Elisabeth Leblanc
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Maude Langevin
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Claire Bernier
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Vanessa Frenette
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France Lessard
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Christine Robert
Louise Baron
Caroline Couture
Nathalie Vigneault
Zahra Badaroudine
Coline Bellefleur
Andrée Pelletier
Isabelle Lebire
Julimaude Guilbert
Delphine Théberge
Karine Leclerc
Cindy Asselin




1 Commentaire

  1. CDS-Bruno Sablier

    Je suis en accord avec 99% des propos tenus dans cet article, la seule chose qui me dérange est cette référence trop souvent systématique à cette fameuse « tradition patriarcale », je cite : »Cette historicité nous semble porteuse d’une violence systémique, d’une culture patriarcale qui amène une vision des corps des femmes réductrice, pathologisante et défaillante. »
    Je suis d’accord que même si ce mauvais pli a existé, y faire une référence systématique n’est sans doute vraiment pas une bonne solution pour faire avancer les mentalités, c’est au contraire « cristalliser » des anciens patterns qui, de ce fait, continuent à nous hanter.
    Je dois dire que je fais preuve du même entêtement très niais en affublant souvent ce trait de caractère à des féministes frustrées qui sont encore dans des combats d’arrière garde dont le programme principal est de castrer les mâles qui passent à leur portée qui, même s’ils n’ont rien fait personnellement doivent payer pour leurs prédécesseurs ….
    Je tenterai donc, d’arrêter de porter un tel jugement hâtif et de travailler sur l’humanisation des soins donnés aux femmes qui accouchent, à ce titre, l’initiative du Venezuela est à souligner et à surligner en même temps !

    Réponse

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