Manipulation des masses – Machiavel doit être très fier

par | J Fév, 2016 | Démocratie et dictature, Mon Carré De Sable, MONDE | 0 commentaires

Tous les hommes politique de ce monde ont lu «Le Prince » cet essai de Nicolas Machiavel. 

 

Parce que l'ouvrage « e Prince » de Machiavel ne donnait pas de conseils moraux au prince comme les traités classiques adressés à des rois, et qu'au contraire il conseillait dans certains cas des actions contraires aux bonnes mœurs, il a été souvent accusé d'immoralisme, donnant lieu à l'épithète « machiavélique ». Cependant, l'ouvrage a connu une grande postérité et a été loué et analysé par de nombreux penseurs.
 Que l’adjectif machiavélique fasse référence à cet auteur n’est nullement un hasard. 
 
De prime abord, il faut, je pense, retirer une grande partie de connotation péjorative dont est affublé ce qualificatif.
Car c’est avant tout une œuvre de réalisme en science politique, une illustration implacable de la maxime « Qui veut la fin, engage les moyens »
la pensée de Machiavel représente un texte essentiel de la philosophie politique qui inspirera tous les grands hommes d’État, de Napoléon à Mitterrand en passant par De Gaulle eChurchill ; Machiavel dédicaça son « Prince » au Prince Laurent II de Médicis alors Roi de Florence.
Le Prince a été écrit dans un contexte historique particulier et compliqué, celui du morcellement politique de l’Italie à la Renaissance et il fut rédigé dans le but précis de préserver la sécurité et l’intégrité du Territoire. Machiavel était un fervent patriote qui craignait de voir son pays démantelé par les puissances rivales, les innombrables Royaumes étant l’objet de fréquentes menaces d’attaques extérieures (de la France notamment) Ainsi, le but de Machiavel était de conseiller les princes pour l’unification de l’Italie afin de les renforcer face à l’adversité étrangère et d’étudier toutes les moyens concrets et efficaces pour maintenir et accroître cette sécurité et cette souveraineté.
Son modèle a été l’Empire romain du temps de sa gloire et de sa magnificence qu’il estimait être une grande réussite politique.
Le Prince machiavélien idéal pour lui, doit être bourré de talents politiques, humains et spirituels, l’exercice du pouvoir exigeant plus que tout autre rôle une honnêteté et une vertu supérieure à la moyenne !
L’importance de la charge amène autant de gloire et de plaisirs que de devoirs et de concessions qui lui sont assujettis.
Arrivé à ce niveau là, je pense que les hommes politiques actuels ont dû malheureusement disposer d’éditions auxquelles il a manqué singulièrement des pages, voire des chapitres entiers ! 
Vous ne trouvez pas ??? Mais le pire c’est que … 
Le prince en effet doit obligatoirement cultiver les vertus morales, posséder l’intelligence politique (fondée sur la ruse et la force), doit maîtriser parfaitement l’art de la guerre, l’unique objet du pouvoir.
Toute paix est ainsi une paix armée. Un bon Prince se maintiendra s’il détient la VERTU, sens de l’anticipation et la PRUDENCE, art de saisir les situations singulières. La fortune étant un “fleuve impétueux“, le Prince doit prévenir les affres du destin, agir pour anticiper le futur politique et social de son Royaume, il doit être  »allumé » et visionnaire.

De plus, il devra toujours s’attirer la sympathie du bon peuple et s’appuyer sur les puissants. Aimé et craint à la fois, le Prince doit se montrer cruel si la situation l’exige, mais toujours dissimuler et paraître juste au peuple (différence entre l’être du Prince et son paraître). La raison d’État prime sur le respect de la morale. Déjà en ce temps-là l’image était primordiale car c’est elle qui déterminait la réputation.


Finalement, ça n’a pas beaucoup changé !

De nos jours, nous avons les spécialistes en communications et les sondages qui ont remplacé toutes ces considérations mais les enjeux sont les même et nous verrons plus loin que les stratégies n’ont pas changé non plus.
Machiavel recommande de rester d’une méfiance extrême vis-à-vis des  »étrangers » toujours à la recherche, selon lui, de vouloir venir vous grappiller un bout de territoire ou une région dès qu’on le dos tourné. Le monde étant menaçant, il est normal de défendre une conception agressive de la politique étrangère : attaquer avant d’être attaqué. Ça, c’est un précepte que Vladimir Poutine a dit avoir compris alors qu’il était encore tout jeune et devait se défendre dans la rue avant de devenir l’homme d’État qu’il est maintenant. IL a retenu la leçon en tout cas !
Ainsi, la défense d’un État justifie tous les moyens : une “patrie est défendue soit par l’ignominie, soit par la gloire, soit par tout autre moyen” (citations de Machiavel). Il faut également rajouter que Machiavel enlève à la notion de violence sa connotation morale. « La violence sert à contrecarrer les plans de la fortune contre les hommes. »
Les leçons de Machiavel sont importantes, au delà de politique. Il décrit un monde contingent, où la place de la volonté et l’agir humain sont décisives. L’homme, face au chaos, n’est jamais condamné, il dispose de moyens pour dépasser la fatalité et le hasard : sa liberté.
En revanche il ne juge pas non plus la moralité ou l’ignominie de telle ou telle action, il ne juge que du résultat, en ce sens son étude est intéressante.
Il ne faut pas non plus oublier qu’il a mentionné que le Souverain devait avoir une honnêteté intellectuelle irréprochable et un détachement total de toutes considérations morales ou même de pitié, qui sont contraires à l’art de gouverner juste et pour l’intérêt du Royaume.
IL est compréhensible que tous les politiques, les dirigeants et même les cadres de ce monde s’inspirent avec plus ou moins de recul des thèses que Machiavel a immortalisées. 
Qu’en est-il des stratégies et des manigances actuelles, il suffit de regarder les conseils de manipulation de masse qui sont véhiculés pour nous rendre compte que la sournoiserie humaine n’a pas évolué, mais que fait donc Darwin ?

J’en veux pour preuve cette  »technique » infaillible dont la promotion se fait régulièrement et qui fixe dix volets :

 
 

La stratégie de la distraction

Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes, sport, télé-réalité, Allo Quoi !!! 
La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. » Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »
On peut également citer la totalité du roman « 1984 » de George Orwell.

Créer des problèmes, puis offrir des solutions

Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. On classe évidemment dans cette rubrique toutes les stratégies de manipulation dénommées « false flag », faux drapeaux, afin de faire croire à une réalité qui permettra d’imposer des choix à la population plus facilement, ou, par exemple, créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

La stratégie de la dégradation

Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.Ici, c’est la métaphore de la grenouille dans leau tiède que l’on va faire cuire tout doucement, ne riez pas, nous sommes dans la bassine actuellement !

La stratégie du différé

Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.
L’idéal est d’annoncer ça pendant les vacances ou un peu avant un match de foot.

S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge

Ça c’est un aspect plus insidieux révélé par les récentes découvertes en neurosciences, la plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages un peu niais et un ton particulièrement infantilisant, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-âge ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans ». Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles » Étonnant n’est-ce pas ?

Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion

Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements… Des secteurs du cerveau auxquels on n’accède généralement pas sont ici explorés et influencés par les techniques de la communication toute simple, par exemple l’hypnose ericksonienne qui n’a besoin que de 2 ou 3 phrases glissées dans une conversation normales pour vous influencer à votre insu et cela parfois durablement.
Le capitalisme repose sur l'immédiateté des besoins et a créé depuis sa naissance tous les moteurs des guerres et des instabilités sociales mondiales. Maintenant le résultat dégradant de cette course au profit se chiffre au niveau environnemental et c'est ce qui aura certainement la peau des Nations Unis et de leurs peuples bien plus que leurs guerres privilégiant les minorités oligarchiques et/ou ploutocratiques !

Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise

Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles » Le fameux complexe de l’ignorant vis-à-vis du savant, du Docteur, du Scientifique ou du Curé : Nous faire sentir petit est une stratégie de contrôle…

Encourager le public à se complaire dans la médiocrité

Encourager le public à trouver sympa, amusant, attendrissant le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…
Élever la bêtise crasse au Panthéon de la célébrité c’est payant !

Remplacer la révolte par la culpabilité

Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution!…
On assiste malheureusement de nos jours à une tolérance révoltante vis-à-vis d’exactions commises par des délinquants et en même temps nous assistons à une tolérance incommensurable de la part des pouvoir publics ! Tout ceci est voulu pour nous préparer à des actions violentes de guerre civile en préparation et d’une répression qui va être sanglante afin que le minimum de gens ne se révolte ; tout le monde va assister à un charnier qui va se passer à deux rue de chez lui cloué devant son poste de télévision, ou au pire sortira sur son balcon pour immortaliser ça avec son Iphone.

Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes

Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, il tient le Pouvoir entre ses mains. 
Machiavel serait fier du résultat, par contre pour ce qui est des moyens employés, il doit être en train de se retourner dans sa tombe … 
 
Mamma Mia !!!! 

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