Artiste, génie, Anna a accompli des miracles

par | J Avr, 2016 | INDIVIDU, Les Arts et Cultures, Mon Carré De Sable | 1 commentaire

L’ARTISTE ANNA COLEMAN LADD :

GRANDE GUERRE DE 14 – 18 : ANNA COLEMAN LADD, UNE ARTISTE : ELLE TRANSFORMAIT LES « MONSTRES » QUI REVENAIENT DÉFIGURÉS ET LEUR RENDAIT UNE CERTAINE DIGNITÉ, UNE VISIBILITÉ ET LA JOIE DE NE PAS ÊTRE MORT…

La Première Guerre mondiale fut inédite pour différentes raisons. Son ampleur et sa violence lui ont valu le surnom de Grande Guerre. Dans les tranchées du nord de la France, les combats étaient d’une intensité inouïe. Des millions de soldats ont perdu la vie, et des millions ont été blessés. (pas tellement un temps pour sortir une artiste comme Anna ? Détrompez-vous et découvrez son action) parmi eux, ces hommes totalement défigurés qui n’osaient pas se montrer en public : les gueules cassées. Mais certains ont pu retrouver un nouveau visage grâce à une sculptrice américaine, une véritable artiste esthétique : Anna Coleman Ladd.

Travail d' artiste ! Anna Coleman Watts Ladd était un sculpteur américain, responsable de l'atelier de fabrication de masques du Croix-Rouge à Paris pendant la Première Guerre mondiale. Elle a travaillé avec les mutilés de la face, les hommes qui avaient pris des éclats d'obus, des balles et des lance-flammes au le visage.

Une des « œuvres » de l’artiste

Anna Coleman Ladd a aidé beaucoup d’hommes défigurés et qui avaient honte de leur condition à pouvoir simplement revenir vers les leurs et pouvoir aussi sortir sans déclencher des réactions de dégoût vis-à-vis de leur visage horrifiants, un vrai travail d’artiste !
L' artiste en plein travail, Anna Coleman Ladd a aidé beaucoup d'hommes défigurés et qui avaient honte de leur condition à pouvoir simplement revenir vers les leurs et pouvoir aussi sortir sans déclencher des réactions de dégoût vis-à-vis de leur visage horrifiants
Ses services lui ont valu la Légion d’honneur avec Croix du Chevalier et l’Ordre serbe de Saint Sava.

Grande Guerre, guerre totale, boucherie…

Grande Guerre, guerre totale, boucherie… La Première Guerre mondiale marque un tournant dans l’Histoire. Pour la première fois, le conflit s’étend dans des pays situés sur les quatre coins du globe. Surtout, les armes utilisées n’ont plus rien à voir avec celles du siècle précédent. Là où les combats sont les plus violents, dans les tranchées, les scènes sont tout simplement insoutenables. Dans cette forme de combat, le visage est la partie du corps qui se retrouve le plus souvent exposée aux tirs ennemis. Il suffit qu’un soldat lève la tête pour regarder au loin pour que sa vie bascule dans l’horreur.

Comme les armes, les blessures des combattants sont inédites. Éclats d’obus, de balles, brûlures… De nombreux hommes sont totalement défigurés. À cette époque, les médecins (eux aussi des artistes !) sont enfin en mesure de sauver ces vies, mais à quel prix ? Les gueules cassées sont méconnaissables, ils attirent tous les regards. Certains ne trouvent pas le courage de rentrer chez eux, craignant d’effrayer, de dégoûter leurs proches. Pire encore, les autorités leur intiment de ne pas trop sortir, leurs visages pourraient affecter le moral du pays.
À Londres, le sculpteur Francis Derwent Wood vient en aide aux soldats défigurés en leur confectionnant des masques. Alors qu’elle vit à Boston, l’actrice sculptrice américaine Anna Coleman Ladd entend parler du travail de Wood et décide de faire la même chose pour les soldats français. Née en 1878 à Philadelphie, Anna a étudié la sculpture à Paris puis à Rome. Bien loin de la reconstruction de visages, son travail se concentre principalement sur les personnages mythologiques : nombre de ses œuvres ornent des fontaines.
 
En décembre 1917, Anna rejoint son mari à Paris. En correspondant avec Wood, elle apprend sur sa façon de faire. Un mois plus tard, elle ouvre un studio en collaboration avec la Croix Rouge américaine dans la capitale. Tout est fait pour que les soldats soient le plus à l’aise possible. L’atmosphère est chaleureuse, la pièce est colorée de fleurs, de drapeaux et de posters. Anna discute avec ces “brave faceless ones” (courageux sans visages) autour d’un thé ou d’un chocolat chaud, elle veut les connaître, s’intéresse à leurs habitudes et leur famille.
Elle étudie les expressions faciales qu’ils peuvent encore effectuer avant d’en choisir une qu’elle mettra en exergue dans le masque. Cette expression est la seule que certains d’entre eux vont porter pour le restant de leur vie. Pour confectionner le masque, Anna commence tout d’abord par fabriquer un moule en plâtre du visage du combattant. Ensuite, en observant des photographies d’avant-guerre de ses sujets, elle moule le masque pour qu’il obtienne les mêmes caractéristiques que sur les clichés. Il ne recouvre que la partie du visage endommagée et est fixé avec des lunettes, des rubans ou des fils. Enfin, Anna peint sa création pour qu’elle soit exactement de la même couleur que la peau.

Avec ses quatre collaborateurs, Anna Coleman Ladd fabrique une centaine de masques jusqu’en 1919. Après la guerre, la Croix Rouge n’est plus en mesure de subventionner le studio, ce qui entraîne le retour à Boston de l’artiste Américaine. Pour de nombreux hommes défigurés, symboles de la violence inhumaine de la Grande Guerre, cette femme est une véritable héroïne. Grâce à elle, ils ont pu retrouver un visage, revoir leurs proches, vivre, tout simplement.
Couronnée de la Légion d’honneur pour son travail lors de la Première Guerre mondiale, Anna Coleman Ladd a fait preuve d’une générosité incroyable. Après son passage à Paris, elle reprend la sculpture. Elle s’éteint en 1939 en Californie. Elle compte parmi ces héros trop méconnus, qui ont changé l’existence de nombreuses personnes.

Dernières nouvelles : Maurice Genevoix au Panthéon :

« Quarante ans après sa mort, l’écrivain-combattant Maurice Genevoix (1890-1980) fera son entrée au Panthéon, le mercredi 11 novembre. En raison de la crise sanitaire, la cérémonie présidée par Emmanuel Macron se déroulera en présence d’un nombre très restreint d’autorités civiles et militaires. Il n’y aura pas de public pour accompagner le cortège funéraire jusqu’à la colline Sainte-Geneviève. « C’est une première, souligne l’historien Patrick Garcia. Depuis que le rite des funérailles républicaines des grands hommes a été institué sous la Révolution, les cérémonies au Panthéon sont, par définition, publiques.  »
Journal « Le Monde » du 10 novembre

1 Commentaire

  1. Michel Mougenot

    Article très touchant
    Je recommande aussi le magnifique film de Dupontel !!!

    Réponse

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