Umberto Eco est décédé cette nuit. « Philosophe, écrivain et essayiste, Umberto Eco est mort à 84 ans, hier, vendredi soir 19 février, à son domicile, à Milan, d’un cancer, a confirmé sa famille au quotidien italien La Repubblica. »
Umberto Eco, un artiste très connu du grand public pour son ouvrage « Le nom de la rose ».
Il est né dans le Piémont, à Alessandria, le 5 janvier 1932, au sein d’une famille de la petite bourgeoisie. Umberto Eco grandit sur fond de guerre et de maquis (« entre 11 ans et 13 ans, j’ai appris à éviter les balles », confiait exceptionnellement cet homme rétif à toute confidence intime). Au terme d’études supérieures de philosophie et d’esthétique à Turin, il soutient, en 1954, sous la direction du philosophe antifasciste Luigi Pareyson, une thèse de fin d’études sur l’esthétique chez Thomas d’Aquin, « Il Problema estetico in Tommaso d’Aquino », qui sera publiée en 1956.
Le nom de la Rose le chef-d’oeuvre d’Umberto Eco
J’ai découvert Eco comme beaucoup de monde bien sûr avec ce livre magnifique de finesse qui nous présente un roman policier enchâssé dans l’époque médiévale avec une crédibilité époustouflante.
Je crois que ce qui a fait le succès planétaire de ce roman a été son ambiance extraordinairement moderne, faisant s’affronter les techniques d’investigation « d’avant garde » du héros du roman, Guillaume de Baskerville – moine franciscain, chargé d’une mission diplomatique, qui deviendra un « enquêteur » poussé par les circonstances – avec les défenseurs de la pensée traditionnelle religieuse un peu magique qui prévalait au XIV° siècle.
Opposition philosophique également entre les différents Ordres monastiques, dans un climat de conflit théologique entre les franciscains et l’autorité pontificale au sujet de la pauvreté du Christ, servant avant tout de façade au conflit politique entre le pape et l’empereur. À la suite de la mort suspecte d’un des moines, Bernardo Gui, inquisiteur dominicain, incarnant la police religieuse, se rend à l’abbaye à la demande du pape, rapidement, ce que beaucoup semblaient considérer comme un suicide prend des allures de plus en plus inquiétantes. L’action se déroule dans une Abbaye bénédictine, des moines plutôt traditionalistes et conservateurs et les Franciscains présentés comme des rationalistes et un peu marginaux, Baskerville (une allusion au roman policier « Sherlock Holmes » d’Arthur Conan Doyle), disciple de Roger Bacon symbolise l’importance que va prendre la pensée scientifique et le renouvellement des valeurs au siècle suivant.
Encore dans le dualisme tradition/modernisme ou le rire est stigmatisé par les partisans rigoristes « intégristes » ou le rire est considéré comme suspect et la vision philosophique de Baskerville attaché au concept de liberté de l’individu ; en fait on découvre que le rire est suspect pour les inquisiteurs parce qu’ils le considèrent comme étant éminemment dangereux puisqu’il libère l’Homme de la peur et donc, le libère également de l’emprise de la Religion !
Le roman est judicieusement écrit, c’est avec tristesse que j’apprends la perte de cet homme de lettres et d’esprit, remarquable érudit qui a su nous intéresser à une époque, le Moyen-Âge, qui est tout, sauf une période grise, terne et inintéressante comme on le croit trop souvent
L’écrivain et philosophe italien Umberto Eco, auteur du célèbre roman « Le Nom de la rose », est décédé à l’âge de 84 ans. il a été adapté au cinéma en 1986 par le Français Jean-Jacques Annaud avec Sean Connery dans le rôle du frère Guillaume de Baskerville, l’ex-inquisiteur chargé d’enquêter sur la mort suspecte d’un moine dans une abbaye du nord de l’Italie.
Merci Monsieur Eco, je pense que vous êtes allé rejoindre Dante, D’Annunzio, Pirandello, … Machiavel et tous les autres amant de la belle langue italienne…
En entrevue avec le journal Le Monde, en 2010, Eco se décrivait d’abord comme un « philosophe qui écrit des romans ».
« Je me considère donc comme un philosophe, d’autant que je considère la sémiotique comme la seule forme de philosophie possible aujourd’hui – tout le reste, c’est littérature. Je suis un philosophe qui fait de la philosophie du lundi au vendredi, et qui, les week-ends, écrit des romans… depuis l’âge de 48 ans », avait-il confié au quotidien français.
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