EUTHANASIE – Un choix de société controversé et dérangeant

par | J Jan, 2016 | Écologie, Santé, vie naturelle, environnement, Mon Carré De Sable | 0 commentaires

 L’euthanasie est un thème qui divise profondément les sociétés humaines. 

Comme tout ce qui touche la spécificité de la nature, le débat s’intensifie de plus en plus quand on s’approche des échéances inéluctables qui sont la naissance et la mort des êtres humains. 

On en est encore loin en ce qui concerner les animaux sauf dans le cas d’abattages généralisés telles que les épidémies de grippes aviaires par exemple, ou l’on emploie le verbe euthanasier alors qu’il est bien entendu que l’euthanasie exige le consentement éclairé et express de la victimes, ce qui est loin bien sur  d’être le cas ici. Mais nous sommes tous d’accord qu’il s’agit là d’une gigantesque hypocrisie. 
L’euthanasie ne pouvant donc pas s’appliquer à nos amis les animaux, mon article concerne les humains – qui toutefois sont parfois assimilés à du bétail – mais c’est encore une aparté qui dérive du sujet.

A la suite d'un accident dont il a été victime dans sa jeunesse, Ramón est paraplégique et ne peut plus bouger que la tête. « Enfermé dans son corps », locked-in, il vit depuis presque trente ans prostré dans un lit, désespoir. Sa seule ouverture sur le monde est la fenêtre de sa chambre à travers laquelle il voyage jusqu'à la mer toute proche, cette mer qui lui a tant donné et tout pris. Ramón a le fort désir de mourir. Il déteste sa vie depuis l'accident et voudrait seulement être libre encore.a belle avocate Julia veut l'aider. Elle aussi souffre d'une maladie grave.Mais le combat contre les services administratifs et l'église n'est pas facile. En plus, sa propre famille voudrait empêcher que Ramón se donne la mort.
Javier Bardem est l’acteur principal de ce magnifique film poignant traitant de l’euthanasie
Le « Dossier euthanasie » est énorme et s’il existe une ligne directrice qui se dessine dans l’application des dispositions légales et des Lois adoptées dans les parlements des différents gouvernements de l’ensemble des pays occidentaux, il n’en reste pas moins que les positions des différents intervenants, et des peuples, sont très tranchées, ici plus qu’ailleurs la décision doit se prendre au cas par cas, il faut néanmoins fixer les « cadres légaux d’application » ce qui n’est déjà pas une mince affaire !

L’affaire de Rosie en Nouvelle-Zélande

Dans une affaire récente en Nouvelle-Zélande, un homme qui a aidé sa femme Rosie à mourir, a été libéré après de longues et pénibles délibérations par le tribunal… 

L’affaire de Rosie en Nouvelle-Zélande

Dans une affaire récente en Nouvelle-Zélande, un homme qui a aidé sa femme Rosie à mourir, a été libéré après de longues et pénibles délibérations par le tribunal… 

Rosie souffrait d’une forme agressive de sclérose en plaques, sans possibilité de rémission ou de guérison et a vécu avec douleurs prolongées, tremblements graves et a été de plus en plus rapidement dépendante.

A ses yeux, la vie n’était plus digne d’être vécue. Alors, elle a mis fin à sa vie en utilisant un équipement que, sur sa demande, son mari l’a aidé à rechercher et à assembler.
Quand elle a décidé que le moment était venu, elle a demandé à son mari de quitter la maison afin qu’il ne reste personne dans la pièce avec elle, car il y’avait des risques qu’il soit impliqué en tant que complice, ou même de non-assistance à personne en danger et pourrait donc faire face à des accusations criminelles extrêmement graves.
Dans une vidéo réalisée par Rosie quelques mois avant sa mort, elle a clairement indiqué qu’elle s’euthanasiait, et que personne ne la forçait. Cette vidéo a été l’un des facteurs décisifs pour le juge, lorsque, pour la première fois dans un cas comme celui-ci en Nouvelle-Zélande, il n’y avait aucune conviction, aucune preuve, . La décision du tribunal est en ligne avec les sondages qui démontrent que la majorité des Néo-Zélandais croient que l’euthanasie volontaire assisté en cas de maladie en phase terminale et la maladie irréversible devrait être légalisé.
Aider quelqu’un à mettre fin à sa vie est encore un crime en Nouvelle-Zélande, comme il l’est dans de nombreux autres pays dont la plupart des États américains. Rosie a dû mourir seul, sans dignité, avec un sac en plastique sur la tête et une bouteille de gaz à ses côtés.
Son mari a souffert terriblement, d’abord de l’aider à mourir et ensuite d’attendre après la décision d’un tribunal qui allait décider de son sort. Son «crime» aurait pu être puni jusqu’à 14 ans de prison, bien que les cas précédents ont reçu des peines minimales de quelques mois.
Peut-être le plus pénible de tout pour la famille et les amis de Rosie était la solitude de sa mort. Comme l’a dit son mari, « Pour Rosie, d’avoir été malade, agonisante et mourir ensuite seule de son propre geste délibéré, ça ne va pas ! Notre famille aurait dû être autour d’elle pour l’accompagner, la soutenir et enfin pour lui dire au revoir »


Quel doit être le rôle et les limites du milieu médical

Assister le geste d’euthanasie pris en toute conscience par la personne condamnée avec l’aide d’un médecin demeure une question complexe, chargée d’émotion. Beaucoup de gens sont contre sa légalisation en raison de leurs croyances religieuses, culturelles ou éthiques. Le spectre de la coercition, ou même de l’assassinat déguisé sous le couvert de l’euthanasie assistée est toujours vivement débattue. Mais aussi, d’autres personnes sont en faveur de l’euthanasie volontaire assistée en raison de leur croyance que tout le monde devrait avoir le droit de choisir le moment de mourir, et à mourir paisiblement et sans douleur, si leur vie est devenue insupportable à cause d’une maladie incurable et qui bien sûr amène son lot de souffrances.
En Nouvelle-Zélande, comme dans de nombreux pays, le retrait des traitements médicaux qui ne sont pas efficaces ou le fait pour un médecin de se conformer à une  »demande de ne pas réanimer », en conformité avec les souhaits du patient, est légal et assez courant. Mais lorsque le retrait de traitements indispensables peut accélérer la mort du patient ou même l’aggravation de sa maladie, c’est considéré par la profession médicale et par des éthiciens comme étant fondamentalement différent que de donner au patient une injection qui met fin à leur vie.
De nombreux experts en soins palliatifs font valoir qu’ avec les médicaments modernes et les soins d’aujourd’hui, il n’y a plus besoin d’avoir recours àl’euthanasie car la plupart des souffrances des patients en phase terminale peuvent être parfaitement soulagéesjusqu’à ce qu’ils décèdent naturellement.
Malheureusement, certaines maladies sont si invalidantes et péniblesque la seule façon, pour que le patient puisseêtre efficacement soulagé, c’est en annihilant leur sensibilitéjusqu’à ce qu’ils perdent conscience. Beaucoup de gens trouvent cela plus acceptable que l’euthanasie alternative volontaire. Il n’y a aucun argument que les soins palliatifs en cas de maladie en phase terminale doiventtoujours être une alternative mais, pour la plupart des gens, ça reste le meilleur choix.
Si je devais me trouver dans cette situation, je pense que je me sentirais réconforté en sachant que si à un certain moment, la douleur devenait intolérable, je pourrais tirer ma révérence aumoment et danslieu de mon propre choix, sans culpabilité et sans confronterles gens que jaime à desrisques de poursuites criminelles.
 
je mets ici le lien vers le film « LA MER INTÉRIEURE » un classique bouleversant dans le thème de l’euthanasie. un film réalisé en 2004 par Alexandro Amenabar.
A la suite d’un catastrophe dont il fut la proie au cours de son adolescence, Ramón ne peut plus bouger que la chevelure. « Enfermé dans son corps », il vit depuis quasiment trois décennies prostré au sein d’un lit. Son unique ouverture dans le domaine est la fenêtre de sa chambre via laquelle il « voyage » jusqu’à la mer juste à proximité.

 
L’objectif des soins palliatifs est d’aider les gens qui meurent de sorte que le processus soit aussi digne et paisible que possible. Il y’a beaucoup de situations où le handicap d’une personne est tel que les soins palliatifs ne sont pas la réponse adaptée. Que faire si la personne souffre terriblement d’une condition qui n’est pas réversible mais peut-être ne va pas empirer; une personne qui, avec de bons soins infirmiers peut survivre encore confortablement de nombreuses années. Certaines des histoires les plus tristes qui descendent dans l’arène publique en raison des batailles juridiques pour obtenir le droit de mourir sont ceux des personnes dans le coma, enfermées dans leur corps. Ceci est une condition neurologique qui se traduit par une paralysie complète de presque tous les muscles volontaires sauf les yeux. Le patient est incapable de bouger ou de répondre verbalement bien qu’ils puissent toujours entendre, voir et comprendre ce qui se passe autour de lui.
Habituellement, ils est capable de faire des réponses minimales en utilisant les clignements des yeux, un clignotement pour oui, deux pour non. Environ 85 pour cent des patients atteints du syndrome de l’enfermement sont encore en vie après 10 ans.
Heureusement, il est une affection rare qui touche rarement les enfants car elle est habituellement causée par un accident vasculaire cérébral dans le tronc cérébral. Toutefois, dans une affaire récente en Angleterre, Ève neuf ans, est devenus  »verrouillée » (vient de l’anglais  »locked-in) après elle ait subi une purge d’une tumeur au cerveau diagnostiquée. Son histoire tragique souligne autres questions importantes dans le débat sur l’euthanasie volontaire, le plus important : à quel moment, quel âge un enfant est assez vieux pour prendre une décision quant à savoir si il veut vivre ou décider de mettre fin à ses jours et, comment les parents pourraient faire face à cela?
L’état de santé de Ève s’est un peu amélioré grâce à la radiothérapie qu’elle a subie cela a rétréci sa tumeur.

Quelles sont nos propres limites et les responsabilités des accompagnants 

Nous devons demeurer conscient que, parfois, des conditions que l’on croyait non réversibles subissent de petites améliorations avec le temps le temps (en particulier chez les très jeunes) ou bien, de nouveaux traitements sont découverts et peuvent être appliqués alors qu’ils n’étaient pas encore au point quelques temps auparavant. Ce point est clairement important lorsque l’on considère l’euthanasie volontaire, qui est un geste irréversible. 
Ces cas de figures varient et leur étude pénible à consulter, mais un jour nous devrons clairement être dans la situation où nous devrons réfléchir à ces questions et surtout trancher !
Ce sera peut être un bon investissement dans notre bien-être en tant que société. Il est très peu probable que la plupart d’entre nous auront à affronter les préoccupations dans lesquelles Ève et ses parents sont confrontés, mais la vieillesse normale apporte avec elle la possibilité d’une condition de souffrance de longue haleine, de maladie en phase terminale douloureuse, d’une longue agonie ou d’un accident sévère qui laisse le patient paralysé et incapable de communiquer. La plupart d’entre nous ont des parents et grands-parents qui aspirent à devenir vieux, et la plupart d’entre nous, à notre tour y arriverons un jour. Il n’a pas que les aînés qui sont à risque. Trop souvent se produisent des chocs violents et extrêmement graves à la tête, entraînant des traumatismes crâniens, lors de collisions de véhicules qui arrivent trop fréquemment aux jeunes hommes dans leurs années d’adolescence et au début de la vingtaine.
Même dans les pays et les États où l’euthanasie volontaire assistée n’est pas légale, vous pouvez faire un testament de vie. Dans ce document juridique, vous pouvez spécifier quels traitements vous voulez ou ne voulez pas voir appliqué à vous dans le cas où vous n’étiez plus en mesure de prendre des décisions pour vous-même. Habituellement, vous nommez quelqu’un de confiance pour prendre de telles décisions en votre nom lorsque vous ne pouvez plus prendre ces décisions et cette personne doit être très claire au sujet de vos souhaits. Il est important de réaliser que cela fonctionne dans les deux sens si vous voulez ou ne voulez pas être traités activement dans certaines circonstances. Si vous ne voulez pas de l’euthanasie volontaire assistée pour vous-même dans des conditions spécifiées, alors il n’y a pas de mal à ajouter à votre testament de vie vos demandes à ce sujet, que ce soit pour ou contre, dans le cas où les lois sur l’euthanasie peuvent changer.
Bien sûr, une fois que vous avez un document comme celui-ci, vous devez le garder à jour pour refléter vos vues si elles celles-ci changent.


De l’importance de bien préparer son départ autant pour le conducteur que pour les passagers !

Il y a quelques mois, une personne chère est morte après une bataille de cinq ans avec le cancer. Ce mot «bataille» est souvent utilisé dans ce contexte, et je sais pourquoi. Même si, tout au long de ces années de maladie de plus en plus douloureuse et invalidante, de traitements de plus en plus radicaux, cette personne est toujours retournée à la maison, où elle était le centre de nos vies, elle était toujours positive et trouvait toujours de nouvelles façons de profiter de la vie. Dans les derniers jours de sa vie, quand elle a finalement dû être emmenée à l’hôpital, et qu’elle est tombée dans le coma, je me souviens très bien de ce jour la visite de l’hôpital, le sentiment indicible que  »quelque chose » d’unique allait advenir ; certains ont peur de venir voir un parent qui va mourir parce que la douleur d’affronter l’irrémédiable leur semble insupportable.
La Mort qui rôde autour d’un défunt met mal à l’aise, en grande partie parce qu’elle nous met face à notre propre instantanéité et donc à notre propre disparition.
Ce que l’on ne sait pas, si on décide de se défiler, de ne pas aller au contact de la mort d’un être cher, ou si l’on arrive trop tard, si on est absent, on est confronté au vide de l’absence d’une façon bien plus permanente  »éternelle » et bien plus enracinée au dedans de nous. Tout cet état nous reste durablement vissé au corps quand ça n’est pas permanent. Les regrets et les remords sont trop tardifs arrivé à cette étape.
Cette expérience nous fait apprécier l’importance primordial du deuil et de la grande utilité de le vivre pleinement, c’est une façon rituelle de dire adieu à la personne aimée…
Mais en y repensant, je réalise que je ne sais pas ce que cette personne aurait voulu si elle était restée plus longtemps si son combat ne s’était pas terminé là.
Alors un jour, quand vous êtes dans un bon état d’esprit, heureux et en santé, je vous recommande de prendre le temps de vous poser quelques questions.
Si vous souffrez d’une maladie irréversible qui fait que chaque minute de chaque jour de votre vie un réel cauchemar, et que rien ne peut être en mesure d’atténuer votre misère et votre douleur, voudriez-vous avoir le choix de mourir dans la dignité?
Et une question encore plus difficile: si votre partenaire ou un parent proche ou même votre enfant était dans la même situation, seriez-vous prêt à les soutenir si ils-elles voulaient mourir?
En réfléchissant à ces questions par anticipation et en en parlant avec ceux que vous aimez, ils ne seront pas obligés , accessoirement, d’interpréter vos volonté, avec le risque de ne pas choisir ce que vous auriez voulu, avoir le doute de ne pas avoir fait le bon choix est encore plus pénalisant que de ne pas être arrivé à temps ! Examiner les questions à l’avance peut rendre l’avenir et les décisions qui en découleront moins angoissantes.
Et puis, finalement, tant qu’à mourir, de toute façon tout le monde doit passer par là, la sublime élégance serait de mourir dans son lit, pendant son sommeil
Il suffit alors de dire au revoir correctement tous les soirs de sa vie au cas où on ne se revoit plus… 
En vie le lendemain ! 

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