Je voudrais consacrer le thème de mon prochain article sur un sujet qui m’est particulièrement cher et que je considère primordial (allez savoir pourquoi?) .
Je fais allusion à l’impact des sociétés humaines dans notre environnement et plus précisément sur leurs comportements et sur les effets induits par ces pratiques. Le premier constat qui saute immédiatement aux yeux réside dans les différences significatives en fonction des époques de nos civilisations mais surtout des coutumes, pratiques et habitudes de fonctionnement à travers les âges.
Si notre empreinte écologique n’a pas évolué significativement jusqu’à l’époque de la révolution industrielle c’est pour la bonne raison que ses répercutions étaient facilement compensées par la capacité d’auto-régulation de la planète. C’est maintenant loin d’être le cas au point où le débat ne se situe plus, sauf rares exceptions – pour prendre un exemple d’actualité – sur la réalité du réchauffement climatique subséquent à l’activité industrielle humaine qui semble avérée, mais plutôt d’évaluer à quel niveau son impact et sa responsabilité sont impliqués dans ce processus de réchauffement.
Nous avons ici un débat typique d’argumentations qui n’est absolument pas nouveau dans l’histoire humaine, c’en est même navrant de récurrence quand on sait que de nombreuses sociétés avant la notre se sont cassé le nez sur des problèmes similaires et où les différentes parties en contradiction n’ont jamais trouvé un terrain d’entente et sont allées jusqu’à l’effondrement !
Pour appuyer mon propos je choisis une valeur sûre, un éminent spécialiste en la personne de Jared Diamond.
Jared Mason Diamond, né le 10 septembre 1937, est un géographe biologiste évolutionniste, physiologiste et géonomiste américain. Il est aussi Professeur de géographie à UCLA, j’ai eu le plaisir de lire plusieurs de ses livres et chaque fois avec énormément d’intérêt.
Dans son livre »Colapse » »effondrement » dans sa traduction française il précise que de nombreuses sociétés se sont effondrées au sens littéral du terme: le nombre de leurs membres est devenu infime, comme chez les Mayas ou dans l’île de Pâques, voire est devenu nul, comme chez les Vikings du Groenland. Pourquoi ces disparitions ou presque? Il n’existe pas d’explication unique, nous explique Jared Diamond, mais, et je crois que c’est le point primordial qu’il faut retenir, c’est que l’absence de maîtrise de la dégradation de l’environnement a toujours joué un rôle clé !
Est-ce que ce point nous dis quelque chose en tant que société de consommation ???
La société pascuane, engagée dans une sorte de concurrence pour le prestige entre les chefs des clans qui se partageaient l’île de Pâques, a érigé un nombre croissant de ces statues gigantesques désormais célèbres. Mais il leur fallait pour cela beaucoup de troncs,jusqu’au point où ils ont décimé toute l’île!
Il pose d’ailleurs la question terrible dans son livre : « Quelle a été la pensée, le sentiment et les émotions quand ils ont coupé le dernier arbre de l’île ? »
Ils ont dû faire un rituel d’adieu je suppose !
Chez les Vikings du Groenland, le schéma fut différent: ils voulurent élever des vaches et méprisèrent les Inuits, qui auraient pu leur apprendre les techniques de survie. Là encore, la déforestation joua un rôle décisif et les Vikings moururent de faim. Or, souligne Diamond, ce n’était pas fatal: les habitants de l’île de Tikopia, comparable à celle de Pâques, surent maîtriser la croissance de leur population et trouver des formes d’agriculture durable. Même leçon de l’expérience en Nouvelle-Guinée et au Japon, tous deux menacés par la déforestation: la gouvernance politique de ces deux îles sut inverser la tendance, et donc assurer l’avenir. La clé a été, dans tous ces cas, une économie sachant tenir compte des fragilités de l’environnement.
Sommes-nous dans une société économique dont le modèle se rapproche de l’insouciance des pascuans (les Habitants de l’Île de Pâques) ou plutôt de ceux de Tikopia plus sages et responsables…
Poser la question suffit, je pense, à avoir une réponse !
Allons-nous reproduire encore une nouvelle fois les erreurs du passé ?
On dit que l’histoire a la mémoire courte et je sais aussi, malheureusement que le catastrophisme n’a pas bonne presse et qu’il a le désagréable défaut d’empêcher de ronronner et de perturber notre laborieuse société de consommation. Pour évoquer l’alternativede développement durable qui serait la solution logique à appliquer à tous fonctionnement économique d’une société saine et pérenne, on évoque volontiers le risque d’une diminution du bien-être des générations futures, voire une baisse de leurs revenus. Mais la survie même de l’homme ne paraît pas en cause, ce qui est frappant. Et s’il en est ainsi, c’est que l’homme aurait une capacité d’adaptation qui, certes, ne le mettrait pas à l’abri de crises graves, mais lui permettrait de les surmonter à jamais. En réalité, par le passé, des sociétés ont bel et bien disparu. Non seulement des civilisations se sont progressivement éteintes, mais des sociétés, et les hommes et femmes qui les composaient, se sont effondrés en des laps de temps, parfois courts à l’échelle de l’histoire.
Il serait bien présomptueux de dire que notre société est bien plus maligne que les autre et ne se laissera assurément pas prendre aux pièges dans lesquels sont tombées nos aînées…
En résumé, ce très bref survol de ce livre, qui est un pavé mais qui je le répète se lirait comme un roman s’il ne s’agissait pas de l’histoire au demeurant fort bien documentées et étayée par une rigueur toute scientifique maîtrisée par l’auteur qui confère une valeur indéniable à cet ouvrage, un des livres les plus intéressant que j’ai pu étudier dans ce domaine.
Je veux à tout prix vous suggérer ce vidéo, si vous ne l’avez pas encore visionné, de grâce, faites-le !
Le mensonge dans lequel nous vivons, une vidéo qui fait le tour du monde
Une piqure de rappel
Son avantage évident est de mettre en parallèle le comportement en apparence incohérent d’un tas de sociétés nous ayant précédés et qui se sont lamentablement plantées, d’en étudier les cause de leurs chutes et de nous démontrer que nous partageons un grand nombre de symptômes aussi extravagants dans nos comportements collectifs que suicidaires à court terme en matière de civilisation.
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