parfois la vie nous joue des tours en semant des embûches sur notre parcours, mais celles-ci peuvent devenir de véritables diamants dans nos vie et nous faire travailler nos capacités de résilience !
L’épreuve de la souffrance peut être l’opportunité d’une métamorphose |
Sachons la remercier pour ces leçons de maturité – ou plutôt de maturation …
Dans certains cas, il a pu s’agir d’une catastrophe soudaine qui nous a frappé en pleine gloire, en pleine ascension ou parfois à cause du déclenchement d’une guerre injuste venant briser tous les rêves de jeunesse insouciants échafaudés dans le bonheur de l’espoir des lendemains qui chantent ou encore lors d’une remise en question totale et bouleversante du déroulement heureux, harmonieux dont on pensait que cela allait continuer durablement comme un destin tracé d’avance.
L’espace d’une seconde, d’un souffle ou de quelques phrases semblant sortir d’un enfer improbable, ils ont perdu simultanément toutes ces certitudes et se sont retrouvés du jour au lendemain sans plus rien. Nous pouvons appeler cela une situation extrême, une remise en question totale ou un terrible coup du sort ; tout ce qui nous semblait acquis jusqu’à présent avec la douce certitude de l’indestructibilité, avec cette conviction que notre vie était une fortification imprenable et sûre, tout cela parfois peut s’effondrer comme un vulgaire château de carte emporté par la brise et ne flotte plus que la stupeur et l’incompréhension devant le triste spectacle de la désolation, en une seconde nous pouvons perdre jusqu’à ce qui nous caractérisait, ce qui forgeait notre identité ou qui représentait notre sentiment d’appartenance…
Puis soudain, sans prévenir, le déclic :
JE SUIS – JE SUIS LA CONSCIENCE ELLE-MÊME
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frères,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être que penseur ;
Si tu sais être dur, sans jamais être en rage,
Si tu sais être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral et pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois les Dieux la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme mon fils !
Traduction : André Maurois (1918)
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