1 – La démarche, les investigations
Stanley Milgram a mené dans les années 50/60 des expériences visant à déterminer où finit la soumission à l’autorité et où commence la responsabilité de l’individu ; comment concilier les impératifs de l’autorité avec la voix de la conscience.
Stanley Milgram s’est penché sur des évènements pendant lesquels des atrocités, découlant d’une extraordinaire soumission à l’autorité, ont été pratiquées. Il a notamment mené des investigations sur les atrocités menées par les nazis pendant la deuxième guerre mondiale. Il a mis en avant le fait que ces pratiques pouvaient se retrouver dans la vie courante sous différentes formes.
Il existe en effet chez l’homme une propension naturelle à se soumettre à l’autorité et à se décharger sur elle de sa propre responsabilité. Stanley Milgram souhaitait en écrivant ce livre engager chez ses lecteurs une compréhension profonde de l’importance de l’autorité dans notre vie pour abolir la notion de l’obéissance aveugle.
Il démontre en particulier :
– que la disparition du sens de la responsabilité individuelle est de très loin la conséquence la plus grave de la soumission à l’autorité.
– que la justification des actes par ceux qui les commettent en obéissant, ce que l’on appelle aussi la rationalisation, ne compte pas. Seule l’action est une réalité : « Tant qu’ils ne sont pas convertis en actes, les sentiments personnels ne peuvent rien changer à la qualité morale d’un processus destructeurs ».
2 – Au sujet de l’obéissance
L’obéissance est un des éléments fondamentaux de l’édifice social. Toute communauté humaine nécessite un système d’autorité, c’est le ciment qui lie les hommes aux systèmes d’autorité. Les personnes sont plus ou moins conditionnées dès l’enfance à se soumettre. Cette tendance à la soumission, fortement ancrée chez certains, l’emporte souvent sur l’éthique, l’affectivité, les règles et choix de conduites.
L’extermination des juifs par les nazis reste l’exemple extrême d’actions abominables accomplies par des milliers d’individus au nom de l’obéissance. Mais à un autre degré cela se reproduit constamment.
La question de l’autorité renvoie à la rébellion, la déviance, qui est perçue comme mettant en péril l’édifice social. La plupart des personnes pensent que « Mieux vaux se soumettre à une mauvaise décision prise en haut lieu, qu’ébranler l’édifice social ».
Le dilemme sur la responsabilité :
– Certains vont rationaliser en disant que la responsabilité incombe au donneur d’ordre,
– les humanistes mettent en avant la conscience individuelle et soutiennent que l’éthique personnelle doit primer sur l’autorité.
Ce problème peut être considéré sous l’aspect philosophique et légal, S. Milgram a voulu se baser sur l’observation rigoureuse d’exemples vivants.
L’expérience qu’il a réalisée à l’université de Yale a été reprise dans diverses universités avec la participation d’un millier de sujets. L’expérience de départ était simple.
cela amène à mieux comprendre que des catastrophes aient pu se produire sans que la population ne s'oppose à leur réalisation – et cela laisse surtout présager que bien d'autres exactions vont encore se commettre pendant que nous regarderons l'action sue nos écrans de télévisions …………..